Éphésiens 4* Psaume 19* Matthieu 9
Chers frères et sœurs, chers pèlerins,
Que la Grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec nous tous qui allons passer ce moment en Sa sainte compagnie. Prions et demandons à L’Esprit du Seigneur de nous éclairer alors que nous allons prendre lecture de Sa Parole. Par notre baptême, Elle est inscrite en nos cœurs. Seigneur ouvre nos coeurs aux merveilles de Ta Parole. Que nous L’entendions à présent avec nos oreilles Gloire au Père par le Fils dans le Saint Esprit. Amen +
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«Allez apprendre ce que veut dire cette parole : C’est la miséricorde que je désire, et non les sacrifices. Car je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs. »
Matthieu 9
Cette Parole de Jésus : c’est la miséricorde que je désire, et non les sacrifices, il faut reconnaitre que nous sommes encore entrain d’apprendre ce qu’elle veut dire en vérité ! La raison étant que nous, les croyants, ne sommes pas encore parvenus à l’unité dans la foi et la vraie connaissance du Fils de Dieu.
Qu’est-ce qui nous bloque encore et nous empêche d’y arriver ? St Paul, en sa belle lettre aux Ephésiens, nous donne un bel éclairage sur la question, et si nous sommes un tant soit peu honnêtes envers nous-mêmes, nous reconnaitrions qu’Il dit vrai ! Si le monde est ce qu’il est aujourd’hui, c’est parce que nous-mêmes ne donnons pas au monde l’exemple. Nous mêmes ne sommes pas arrivés à vivre en paix les uns avec les autres en se supportant les uns les autres, dans l’humilité la patience et la douceur, qualités hautement requises pour arriver à cette plénitude d’état d’hommes parfaits, de la stature du Christ, qui est le but à atteindre par L’Humanité toute entière.
Nous sommes toujours ce peuple désorganisé qu’Il a connu. Malgré que nous ayons une seule foi, un seul baptême, que nous croyons en un seul Dieu et Père de tous, qui règne au-dessus de tous, par tous, et en tous, que nous les proclamions haut et fort chaque dimanche à la messe quand nous reprenons tous en chœur notre credo, entre nous règne la discorde, parce qu’entre nous il y a deux poids deux mesures ! Il y a toujours les hierarchies qui font la différence, les lois qui discriminent, excluent et séparent – les grands des petits, les riches des pauvres, les bons des méchants, les blancs des noirs et des jaunes… On ne dirait pas en nous regardant vivre, que nous sommes ce ‘peuple saint’ dont parle st Paul, qui a reçu le don de la grâce comme le Christ nous l’a partagée, et qui ferait de Son Eglise UNE dans la foi et la même espérance.
Il est dur d’arriver à ce constat après tout le mal que Jésus s’est donné… Toutefois, il est un bonheur de savoir que certains dans le passé ont réussi à apprendre la leçon – ce sont eux, qui par leur exemple de vie nous aident à sanctifier l’Eglise du Christ. A cet effet, ce n’est pas par pur hasard qu’hier il nous a été donné la grâce de visionner pour la nième fois le film ‘Des hommes et des dieux’ et nous croyons que c’est la Volonté de Dieu que nous reproduisions en ce puits aujourd’hui, le Testament de frère Christian, prieur du monastère Notre-Dame de l’Atlas, rédigé en décembre 1993, deux ans avant les évènements tragiques où lui-même et 6 de ses compagnons trouvèrent la mort.
« Quand un A-DIEU s’envisage…
S’il m’arrivait un jour – et ça pourrait être aujourd’hui – d’être victime du terrorisme qui semble vouloir englober maintenant tous les étrangers vivant en Algérie, j’aimerais que ma communauté, mon Église, ma famille, se souviennent que ma vie était DONNÉE à Dieu et à ce pays. Qu’ils acceptent que le Maître Unique de toute vie ne saurait être étranger à ce départ brutal. Qu’ils prient pour moi : comment serais-je trouvé digne d’une telle offrande ? Qu’ils sachent associer cette mort à tant d’autres aussi violentes, laissées dans l’indifférence de l’anonymat.
Ma vie n’a pas plus de prix qu’une autre. Elle n’en a pas moins non plus. En tout cas, elle n’a pas l’innocence de l’enfance. J’ai suffisamment vécu pour me savoir complice du mal qui semble, hélas, prévaloir dans le monde et même de celui-là qui me frapperait aveuglément. J’aimerais, le moment venu avoir ce laps de lucidité qui me permettrait de solliciter le pardon de Dieu et celui de mes frères en humanité, en même temps que de pardonner de tout cœur à qui m’aurait atteint. Je ne saurais souhaiter une telle mort. Il me paraît important de le professer. Je ne vois pas, en effet, comment je pourrais me réjouir que ce peuple que j’aime soit indistinctement accusé de mon meurtre. C’est trop cher payer ce qu’on appellera, peut-être, la « grâce du martyre » que de la devoir à un Algérien, quel qu’il soit, surtout s’il dit agir en fidélité à ce qu’il croit être l’Islam.
Je sais le mépris dont on a pu entourer les Algériens pris globalement. Je sais aussi les caricatures de l’Islam qu’encourage un certain islamisme. Il est trop facile de se donner bonne conscience en identifiant cette voie religieuse avec les intégrismes de ses extrémistes. L’Algérie et l’Islam, pour moi, c’est autre chose, c’est un corps et une âme. Je l’ai assez proclamé, je crois, au vu et au su de ce que j’en ai reçu, y retrouvant si souvent ce droit fil conducteur de l’Évangile appris aux genoux de ma mère, ma toute première Église. Précisément en Algérie, et, déjà, dans le respect des croyants musulmans. Ma mort, évidemment, paraîtra donner raison à ceux qui m’ont rapidement traité de naïf, ou d’idéaliste : « Qu’il dise maintenant ce qu’il en pense ! » Mais ceux-là doivent savoir que sera enfin libérée ma plus lancinante curiosité. Voici que je pourrai, s’il plaît à Dieu, plonger mon regard dans celui du Père pour contempler avec Lui ses enfants de l’Islam tels qu’Il les voit, tout illuminés de la gloire du Christ, fruits de Sa Passion investis par le Don de l’Esprit dont la joie secrète sera toujours d’établir la communion et de rétablir la ressemblance en jouant avec les différences.
Cette vie perdue totalement mienne et totalement leur, je rends grâce à Dieu qui semble l’avoir voulue tout entière pour cette JOIE-là, envers et malgré tout. Dans ce MERCI où tout est dit, désormais, de ma vie, je vous inclus bien sûr, amis d’hier et d’aujourd’hui, et vous, ô mes amis d’ici, aux côtés de ma mère et de mon père, de mes sœurs et de mes frères et des leurs, centuple accordé comme il était promis ! Et toi aussi, l’ami de la dernière minute, qui n’aura pas su ce que tu faisais. Oui, pour toi aussi je le veux ce MERCI, et cet « À-DIEU » envisagé de toi. Et qu’il nous soit donné de nous retrouver, larrons heureux, en paradis, s’il plaît à Dieu, notre Père à tous deux.
AMEN ! Inch’Allah ! «
Alger, 1er décembre 1993
Tibhirine, 1er janvier 1994
Christian »
Père, sois bénis pour la vie de ce frère et pour le don de sa vie à ses frères. Nous le savons avec Toi vivant dans Ta gloire. Que son Testament aide à ce que se construise le corps du Christ.
Chers frères et sœurs, chers pèlerins,
Apprenons de ce Testament de Vie qui transpire de miséricorde, d’un acte d’amour à la pleine stature de L’Amour.
Le terrorisme est présent quand l’homme se fait distant de Dieu, de L’Amour qu’Il EST. Le terrorismese vit là où la vie d’un homme ou d’une femme est menacée par le manque d’amour, le manque de solidarité, le manque de MISERICORDE. Le terrorisme se combat d’abord en soi et chez soi.
Forts des encouragements de nos pères dans la foi, gardons l’espoir qu’au terme, nous y parviendrons tous ensemble. (Ép 4) Mais en attendant … l’effort doit venir de chacun. Que chacun cesse de se croire et se dire différent de son prochain ; que nous cessions de nous regarder en chiens de faïence ; que nous cessions nos vaines disputes sur qui a droit sur ceci ou cela etc… ! Le Bon Dieu a donné la Terre à la race humaine pour la gérer ! Sur tous les hommes et toutes les femmes, toutes les parties du globe, Il fait lever Son soleil, le même pour chacun (Mt.5) – Dieu ne fait pas de différence entre les hommes ! (Rm 2 :11) Pourquoi en ferions-nous entre nous ? Nous pouvons commencer par donner le bon exemple. Certains ont payé de leur vie pour ce faire. A qui la vie n’en demande pas tant, qu’il soit sel de la Terre (Mt.5) dans sa vie de tous les jours – qu’il donne le bon goût de vivre en harmonie à ses frères et sœurs de la Terre. Soyons toutefois rassurés que nous sommes sous la protection du Manteau de notre Sainte Mère qui veille et protège tous les enfants du Bon Dieu, parce que Jésus est toujours avec nous en Son Saint Esprit.
Chers amis, Evangile d’Amour en mains et inscrit dans le cœur, avançons vers notre plénitude – devenons ensemble et pour tous, des ‘larrons heureux, en paradis’… Oui cher Christian, chers tous, car il plaît à Dieu.
Amen +
«Pour moi je ne trouve plus rien dans les livres, si ce n’est dans l’Évangile. Ce livre-là me suffit. J’écoute avec délices cette parole de Jésus qui me dit tout ce que j’ai à faire : » Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur » ; alors j’ai la paix, selon sa douce promesse :… » et vous trouverez le repos de vos âmes. » (en levant les yeux avec une expression du ciel ; elle ajouta le mot » petites « ) « … et vous trouverez le repos de vos petites âmes… » . »
Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face
Merci petite soeur, de tout mon coeur, pour ton coup’ d’pouce !
L’Église se souvient
SAINT MATTHIEU, Apôtre (Ier siècle)
Saint Matthieu était probablement galiléen de naissance. Il exerçait la profession de publicain ou de receveur des tributs pour les romains, profession très odieuse parmi les juifs. Son nom fut d’abord Lévi. Il était à son bureau, près du lac de Génésareth, où apparemment il recevait le droit de péage, lorsque Jésus-Christ l’aperçut et l’appela. Sa place était avantageuse ; mais aucune considération ne l’arrêta, et il se mit aussitôt à la suite du Sauveur {…} Après l’Ascension, saint Matthieu convertit un grand nombre d’âmes en Judée ; puis il alla prêcher en Orient, où il souffrit le martyre. Il est le premier qui ait écrit l’histoire de Notre-Seigneur et sa doctrine, renfermées dans l’évangile qui porte son nom. .. lire plus >>
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