Dimanche 1er avril 2012
Dimanche des Rameaux
«…Alors ils le crucifient, puis se partagent ses vêtements, en tirant au sort pour savoir la part de chacun. Il était neuf heures lorsqu’on le crucifia. L’inscription indiquant le motif de sa condamnation portait ces mots : « Le roi des Juifs ». Avec lui on crucifie deux bandits, l’un à sa droite, l’autre à sa gauche. Les passants l’injuriaient en hochant la tête : « Hé ! toi qui détruis le Temple et le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même, descends de la croix !… »
Marc 14 & 15
De ce long, très long récit de la Passion de notre Sauveur, plusieurs paroles pénètrent aujourd’hui nos cœurs sensibles à Sa douleur. Toutefois, une m’interpelle plus que d’autres : « sauve-toi toi-même ! »
Pourquoi Seigneur, cette Parole m’interpelle-t-elle autant ?
« Sauve-toi toi-même ! » Comme si c’était facile pour Toi de descendre de cette Croix puisqu’en Tes bras et Tes pieds cloués sur Elle, devait s’accomplir le Plan de Dieu pour toute l’Humanité !
« Sauve-toi toi-même ! » Comme si c’était facile pour Toi de le faire en cet instant Seigneur, alors que Tu étais pleinement à ce moment, peut-être plus qu’à d’autres, simplement un homme – un homme sans arme, un vulgaire mourant !
« Sauve-toi toi-même ! » Comme si c’est facile pour moi Seigneur d’accepter que Tu étais, à ce moment encore plus précis, un homme, rien qu’un homme comme tant d’autres – laid et plein de sang – alors que j’ai encore tellement tendance à Te voir comme dans mes rêves d’enfant – un Prince, paré de beaux vêtements, une couronne de roi déjà installée sur Ton front, le parant d’une beauté jamais obtenue sur la terre des mourants ; un Dieu Tout Puissant, Fort et Beau, bien capable de Se sauver Lui-même de la cruauté des hommes sots et orgueilleux, pédants et fiers de leur éphémère pouvoirs, les dédaignant tous, les méprisant l’un après l’autre, et faisant d’eux toute une bouchée de dérision en une bonne risée de quartier, tout comme ils l’ont fait avec Toi Seigneur … alors que Tu marchais vers Ta Croix !
« Sauve-toi toi-même ! » Comme si c’était facile pour Toi de me regarder du haut de Ta Croix, ô mon Roi, de voir Ta p’tite épouse toute courbée, face contre terre, pleurant, sanglotant, rageante d’impuissance devant Ton souffle qui se faisait déjà râlant …
« Sauve-toi toi-même ! » Comme si c’est facile pour moi Seigneur de Te regarder sur cette Croix en sachant que jour après jour, l’ingratitude du monde déjà m’y crucifierait!
« Sauve-toi toi-même ! » Comme si c’est facile pour Toi Seigneur de me voir clouée à Ta Croix sans pouvoir m’y détacher, parce que comme Toi, j’ai accepté de la porter !
« Sauve-toi toi-même ! » Seigneur, si Tu veux mon avis, laissons-les maintenant parler et injurier… parce que crois moi, ils ne savent pas ce qu’ils font ! S’ils le savaient Seigneur, ils ne se seraient certainement pas moqués, mais se seraient débinés, sauvés comme des lapins lâches et peureux !!! Et nous Seigneur, ben nous, nous les aurions quand même poursuivis … avec l’excitation au coeur d’obtenir un beau jour leur douloureux repentir et la réconciliation de leur âme !
« Si le salut des âmes est une chose inestimable, il ne s’opère souvent qu’au prix d’une longue persévérance et d’une grande abnégation. »
Merci Seigneur, Amen +