à Benoit

Tu décrètes une année… et pas des moindres… celle de la foi ! Et déjà tu nous quittes, tu t’en vas, tu te retire !  

« Qu’allons-nous devenir ? » C’est l’émoi, le cri dans toutes les églises …

Alors que les pronostiques vont déjà bon train pour qui est celui qui va entrer dans tes souliers, plusieurs questions m’empêchent de me reposer :

Dis…

Pourquoi t’es-tu retiré ?
Pourquoi n’avoir pas terminé ton pontificat alors que l’autre avant toi l’a fait ? Pourtant tu as vu dans quel état il était ?
Est-ce parce que la lie de la coupe avait un drôle de goût – un qui ne te plaisait pas peut-être ? Ou plus ?
Pourtant, transitaire ou pas, tu étais pape et un pape normalement va jusqu’au bout de son œuvre, jusqu’au bout de sa vie, comme son Maître et Sauveur, jusqu’à ce que la dernière goutte soit donnée, quand bien même elle s’était un peu mélangée !
Que s’est-il passé en toi depuis le premier jour de ton sacre ?
N’avais-tu pas accepté ce jour là de boire toute la coupe ? N’avais-tu pas ce jour là agréé de laisser au Père le soin de t’accorder en Son Ciel, la meilleure place ? N’avais-tu pas à cause de cela accepté la dernière ici-bas ? Le service, l’esclavage, t’ont-ils fait peur ?

Benoît oh Benoît ! Hier à l’annonce, par toi, je me suis sentie trahie et je me suis exclamée : « Comment veux-tu que je crois encore en toi ? » Car sur toi j’avais compté pour qu’enfin, avec mes frères et sœurs, je puisse me rapprocher des sacrements qui jusqu’ici, par tes soins aussi, nous sont interdits.

Mais je sais à présent, par ton choix, que jamais tu ne me parleras, jamais tu ne me donneras la réplique que de toi, personnellement j’attendais.

Toutefois, cette réplique, finalement, c’est moi qui la donnerai, pour ma part, j’exposerai ce que je sais… ce que tu m’enseignes aujourd’hui par ton retrait :

Nous sommes des êtres libres car libérés du poids que nous ne pouvons porter car Un Seul l’a porté pour nous ! Ainsi nous avons chacun le choix de nos actes et de nos pensées. Après que nos âmes se soient examinées, nous avons surtout le choix de décider de notre sort… en toute liberté. Là est La Volonté de Dieu, notre Père – Celui qui nous a créés à Son Image !

Cher Benoît, tous les deux nous le savons : ‘TOUT EST GRACE’ ! Maintenant que j’ai foi en la suite de vérités qui disent, dans la discrétion, les raisons de ta résignation, je ne t’en veux pas va, car je sais que demain je ne t’en voudrai plus !

Le Ciel envers toi comme envers moi, encore une fois, a usé de miséricorde : nous sommes libres tous les deux !

A nous de jouer à présent – à présent que tu vas dédier ta vie au couvent – à présent que tu vas venir me rejoindre pour prier, et méditer, contempler, maintenant que tu t’es délié de ce que jusqu’ici était pour toi un devoir.

Viens donc chère âme, viens te reposer… La Vérité nous attend pour discuter…

Finalement la meilleure place, nous l’avons déjà reçue ! Entre Ses Mains, remettons nos esprits …

Amen +

 

« Ma coupe vous la boirez, quant à siéger à ma droite et à ma gauche, il ne m’appartient pas de l’accorder – ce sera donné à ceux pour qui mon Père l’a préparé. »

(Jésus-Christ selon Matthieu 20:23)

dieu vous benisse