‘Ma vie n’est qu’un instant, une heure passagère. Ma vie n’est qu’un seul jour qui m’échappe et qui fuit. Tu le sais o mon Dieu, pour T’aimer sur la Terre, je n’ai rien qu’aujourd’hui’ … et ce puits… ce puits où je dis Ton amour.
MEDITATION
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 19,41-44.
« tu n’as pas reconnu le moment où Dieu te visitait »
L’être humain peut être borné, très borné même.
Quand vous avez une idée dans la tête, c’est sur que vous ne l’avez pas au pied, aimait dire ma mère quand ses enfants lui tenaient tête.
Je ne me souviens pas avoir été bornée jusqu’à faire perdre la tête à ma mère, mais je me souviens de la remarque d’une élève en classe de catéchisme, pour adultes, quand il nous arrivait de méditer en petits groupes et de nous exprimer sur La Parole de Dieu. Elle répétait sans arrêt : « mais enfin vous autres, comment vous pouvez penser comme ça ! Moi, ce que mon Eglise me dit ça, c’est ça ! »
La première fois que je l’ai entendu, j’avoue qu’une bouffée de colère m’avait piquée le nez. Parce que je voyais bien que cette dame ne prenait en considération aucune opinion autre que celle d’un prêtre ou, à la rigueur, celle d’une religieuse – n’importe lequel, n’importe laquelle, pourvu que ce soit un ‘religieux’ de son Eglise qui ait dit ça, c’est ça même !
Quelque part, sans s’en rendre compte, en rejetant ainsi d’autres opinions, elle portait des jugements sur ceux qui les émettaient, qui ne pensaient pas comme son Eglise, à laquelle, par-dessus le marché, nous appartenions tous ! Et je n’avais pas, en sus de son entêtement, apprécié cette attitude chez elle.
Je crois bien que c’est parce que Le Ciel, depuis que je suis toute petite, m’a fait grâce d’apprécier le cadeau que Le Bon Dieu donne à chacun de Ses enfants : sa liberté ! Aujourd’hui, du haut de mes 60 ans, je peux affirmer que cette liberté est de Le rencontrer ! Quand on rencontre Dieu, alors on n’a plus envie de s’enfermer, encore moins d’enfermer son prochain dans une ‘religion’, des ‘dogmes’ et des ‘lois’ instituées par les hommes ! Au contraire ! Quand on rencontre Dieu, alors tout ce que l’on veut c’est respirer Dieu et s’exclamer : ‘Ce que Dieu dit c’est ça même!’
Oups !
N’est-ce pas que finalement nous sommes tous bornés ? N’est-ce pas quelque part, sans nous en rendre compte, un jour où l’autre il nous arrive de porter un jugement sur celui qui ne pense pas comme nous ?
La Vérité est, et tous ceux qui L’ont rencontré peuvent attester que, Dieu est pour tous et Il Se manifeste à qui Il veut, quand Il Le veut. Et cette Vérité là, nous manquons hélas souvent de La reconnaitre, quand nous nous laissons tenter par L’Ennemi à penser, à dire, pire encore, à croire fermement que Dieu est pour nous seulement, que c’est seulement ‘chez nous’, dans notre Eglise à nous, dans notre groupe de prière, qu’Il Se révèle et Se manifeste ! Attention, danger !
Mais, je crois sincèrement, pour en avoir fait personnellement l’expérience, que Dieu veille sur ceux qu’Il visite régulièrement. S’ils débordent de l’autre côté, Il sait Lui comment les faire revenir de Son côté, en Se servant de Ses propres guetteurs. A ceux qui ont débordé, de reconnaitre alors Sa façon de travailler, Sa Grande Sagesse, et ne pas se braquer, se fermer comme des huîtres !
Pardonnez-moi la petite parenthèse, mais Le Ciel a cru bon de l’inclure.
Il serait bon donc de revenir à la dame en question. A la regarder, à l’époque, elle était en paix : elle avait tout ce qu’il faut pour être heureuse en ce monde : mariée depuis toujours avec le même homme, elle n’avait pas connu la souffrance de la séparation et du divorce, ses enfants étaient ‘bien mariés’ et heureux, elle avait une maison à la ville et une autre au bord de la mer, elle mangeait et buvait à sa faim, faisait beaucoup de charité, était pleinement engagée dans des œuvres caritatives, travaillait pour son Eglise, et n’avait, ni elle ni ses enfants, jamais dévié de sa religion, ni à droite ni à gauche, comme dirait l’autre * !
Cette dame était heureuse. Elle avait une vie assurée. Je ne sais pas ce qu’elle est devenue, mais aujourd’hui, devant les larmes de notre Seigneur qui pleure sur Jérusalem, je pense de nouveau à elle, et je me pose des questions : L’était-elle vraiment ? Etait-elle vraiment heureuse ? L’est-elle toujours ? Est-ce vraiment, ce qu’elle vivait dans le temps, la vraie paix – la paix comme Le Christ la donne ?
« Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre ; je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive. Car je suis venu mettre la division … Celui qui assurera sa vie la perdra, et celui qui perdra sa vie à cause de moi l’assurera ».*
Le glaive, la division, dont parle Le Christ, n’est-ce pas ce que nous avons connu à ce moment là en classe de catéchisme, quand autour de La Parole de Dieu, nous n’étions pas d’accord, que nous restions chacun sur ses positions? L’Eglise disait ceci et il nous fallait penser comme elle ; et nous, nous pensions cela et voulions ne penser que cela !
Confrontée je le suis aujourd’hui à l’entêtement ! Moi qui croyais que ce n’était qu’un défaut passager, je me rends compte que j’ai à faire à plus forte partie. En tous cas, ce n’est certes pas une qualité, mais un aveuglément, un mal, que si on le permet de s’installer et de séjourner un peu trop longtemps en notre esprit, alors il peut ronger et détruire notre âme, car il en a le pouvoir – comme tout pouvoir : celui que l’on veut bien lui donner..
Devant cette réalisation qui m’effraie, j’ai moi aussi, comme Jésus, une forte envie de m’exclamer pour chacun et pour moi-même : « Si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour ce qui peut te donner la paix ! Mais hélas, cela est resté caché à tes yeux… tu n’as pas reconnu le moment où Dieu te visitait » *. Et je voudrai prier, prier pour chacun et pour moi-même, pleurer aussi, avec Jésus et pour Jésus, pour chacun et pour moi aussi ! Parce que Toi Seigneur, Tu n’as jamais cessé de nous visiter, et dans notre entêtement, notre aveuglement, nous avons manqué de Te recevoir, pire – nous ne T’avons même pas reconnu !
C’est grave et je ressens Ta peine Seigneur, toute Ta peine. J’ai l’envi de pleurer sur moi-même et pour chacun, et Te demander pardon pour toutes les fois où nous avons failli contre Toi, où nous T’avons fait pleurer, où nous nous sommes entêtés, enfermés dans nos petites volontés ; pour toutes les fois où nous avons permis aux institutions et aux lois d’homme de venir troubler Ton opinion, Ton idée, Ta volonté, qui veut et doit se faire en chacun de nous ; pour toutes les fois où nous avons permis aux interdits de venir nous différencier, troubler Ta Puissance de Miséricorde ; pour toutes les fois où nous nous sommes jugés les uns les autres, sans écouter, sans entendre ce que Tu avais à dire à travers lui, à travers elle, à travers chacun de Tes enfants de la Terre.
Et pourtant mon Seigneur et mon Dieu, Tu n’as jamais cessé de nous visiter…
Pardonne-nous Père, et reçois cette intention qui vient d’un coeur souffrant de son propre entêtement. Peu importe ce nous avons fait, nous T’en supplions, viens de nouveau nous faire la grâce de Ta Présence, de Ta Visite ! Viens refaire en chacun de nous, Ta maison.
Tu as vu loin ce qui nous arrivera si nous continuons sur cette lancée : si nous continuons à demeurer dans notre entêtement, chacun de son côté, chacun dans sa petite Eglise à lui, sa petite croyance à lui, sa petite religion à lui, chacun chez lui ! Encerclés et pressés de tous les côtés dans notre entêtement – pierre sur pierre, nous nous écroulerons ! Voilà ce qui nous arrivera si nous continuons à nous ignorer ainsi les uns les autres !
Alors, viens ! Viens Seigneur rebâtir en chacun, Ton temple, Ta ville. Viens lui donner la splendeur de ses premiers jours, quand chacun de nous est venu sur la Terre, envoyé par Toi, pour une mission pure, sainte, et universelle : aimer sans faire de différence, comme Toi-même Tu n’en fais pas * !
Merci Seigneur Jésus, de nous avoir ouvert les yeux par Tes larmes. Que Ta Miséricorde soit aujourd’hui honorée et glorifiée par nos propres larmes de regret – celles que nous verserons chacun de notre côté dans nos oreillers, alors que nous réfléchirons à tout le mal que nous nous sommes faits les uns les autres, en nos petits esprits bornés !
A vous chers frères et sœurs, chers pèlerins, à vous et à moi-même, je voudrai dire : que chacun dorénavant prenne conscience qu’en agissant ainsi, nous avons tous fait souffrir notre Père très bon, qui nous aime comme Ses petits enfants et veut nous sauver.
Que chacun prenne conscience que L’Unité Parfaite est ce qu’Il attend depuis longtemps.
Et que ‘cela se fera lorsque tout notre amour, tout notre désir, tout notre effort, toute notre recherche, toute notre pensée, tout ce que nous vivons et dont nous parlons, tout ce que nous respirons ne sera que Dieu’,* selon Son propre désir en Christ Sauveur de tous les hommes : « Que tous soient un comme nous sommes un, moi en eux et toi en moi, afin que leur unité soit parfaite ».*
Je crois !
Merci Père de nous aider à réaliser cette Oeuvre qui fait partie de Ton Plan de Salut pour L’Humanité. Et pardonne nous pour notre péché, d’être demeurés jusqu’ici si bornés.
A cette supplication, croyez chers frères et sœurs, que La Parole du Père est tombée sur ce puits en abondance de générosité :
Je te fiancerai à Moi pour toujours.
Osée : 2,21
Merci Père pour Ton Pardon accordé si généreusement. Nous Te rendons grâce ô Dieu Tout Puissant, Tout Bon et Tout Miséricordieux, et pour toujours.
Amen +
REFLEXION
Aujourd’hui Jésus vient te visiter pour te fiancer à Lui ! Au lieu de Le faire pleurer avec toutes tes idées bien arrêtées, n’est-ce pas l’occasion pour toi de Lui montrer la belle perle que tu as cachée au fond de toi ? Et qui ne demande qu’à être pêchée par Lui, pour Lui et rien que pour Lui ?
servante du Seigneur
« Ta Fidélité Seigneur est sur moi comme mon espoir est en Toi ! »
Réf. Biblique : * 1 Mcb 2,15-29 * Lc. 19,41-44* Mt 10 : 34-39 * Jn 15 *Rm.2 :11*pensée de st. Jean Cassien*Jn.17 :20-26
*« Le matin du jour où je devais aller au parloir, réfléchissant toute seule dans mon lit (car c’était là que je faisais mes plus profondes oraisons et contrairement à l’épouse des cantiques j’y trouvais toujours mon Bien-Aimé), je me demandai quel nom j’aurais au carmel, […] tout à coup je pensai au petit Jésus que j’aimais tant et je me dis : » Oh que je serais heureuse de m’appeler Thérèse de l’Enfant Jésus ! » .»
Pensée du jour de Thérèse de L’Enfant Jésus, (Extrait de « Œuvres Complètes »)
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