Jacques 2,1-9.* Psaume 34(33) * Marc 8,27-33.* « Mais vous, vous avez privé le pauvre de sa dignité. Certes, vous avez raison quand vous appliquez la loi du Royaume, celle qui est dans l’Écriture : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Mais quand vous marquez des différences entre les personnes, vous commettez un péché, et cette Loi vous dénonce comme coupables.» *« Un pauvre crie ; le Seigneur entend : il le sauve de toutes ses angoisses. Je bénirai le Seigneur en tout temps, sa louange sans cesse à mes lèvres. Je me glorifierai dans le Seigneur : que les pauvres m’entendent et soient en fête !»* «Pour la première fois, il leur enseigna qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les chefs des prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, trois jours après, il ressuscite. Jésus disait cela ouvertement. Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches. Mais Jésus se retourna et, voyant ses disciples, il interpella vivement Pierre : « Passe derrière moi, Satan ! Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. »

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«Notre Seigneur Jésus-Christ s’est fait pauvre, de riche qu’Il était, afin que, par sa pauvreté, nous soyons riches»

2 Corinthiens. 8,9

Cette Parole de st Paul m’a été confiée ce matin en oraison. Le Seigneur sait pourquoi Il me l’a confiée.

Comment résister de parler de ‘l’enfant pauvre’ de l’Eglise, (le divorcé-remarié), quand l’occasion est si Divinement donnée ? Dieu, quelque part, m’en voudrait, car il y a là une grande souffrance, de part et d’autre, dont il est important d’en parler car elle est bien réelle. Chacun est libre de penser, mais une chose est certaine, vis-à-vis de Son Créateur, chacun doit faire ce qu’il doit. Et aujourd’hui, en son épître, saint Jacques rappelle vivement ce devoir : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Mais quand vous marquez des différences entre les personnes, vous commettez un péché, et cette Loi vous dénonce comme coupables. (Jacques 2,1-9).

Il n’y a pas de doute qu’en interdisant le ‘corps du Christ’ à certains, et en donnant à d’autres, l’Eglise marque là une différence qui fait souffrir les enfants du Bon Dieu dont elle ne peut nier avoir pris la responsabilité de faire grandir en communauté en tant qu’église instituée dans l’amour du prochain ! Comment peut-elle aujourd’hui, avec les interdits qu’elle impose qui caractérise son manque de miséricorde, parler de communauté ? Comment peut-elle espérer dans l’unité des Eglises, quand en son propre sein, il n’y a pas d’égalité ? Comment peut-elle se dire apostolique, quand elle ne vit pas comme les premiers chrétiens ?

C’est La Miséricorde qui sauvera l’Eglise – c’est Dieu, à travers Ses enfants miséricordieux !

La compassion est ce qui caractérise Son Amour pour tous les hommes. Sa Parole regorge de Promesses Divines tenues et réalisées envers eux afin de les gracier tant et plus ! Celle qui nous affectionnons le plus est celle qu’Il a Lui-même choisi pour nous réunir, mon époux et moi, après 34 ans de séparation : « Je t’aime depuis toujours, c’est pourquoi je te reste profondément attaché. » (Jr.31 :3)

Quand je repars comme cela en arrière dans mes bons souvenirs, et que j’admire ce miracle que Le Seigneur a fait pour nous, et se propose de faire pour d’autres – si seulement ils Lui ouvraient leur cœur et Lui donnaient l’autorisation d’agir en leur faveur – je me dis que finalement, il n’est guère nécessaire de dénoncer, d’accuser ou de prouver le péché de quiconque. La Loi de Dieu est là pour le faire à notre place ! Tout ce que nous avons à faire c’est L’imiter en tout et pour tout !

Malgré tout ce qui a été dit sur le sujet des enfants dits pauvres de l’Eglise, malgré toutes les souffrances endurées et encourues jusqu’ici, malgré tout ce qui sera dit ou fait dans le futur pour changer les choses ou pas, je m’endors tous les soirs avec l’assurance que quand je fermerai les yeux, je serai heureuse, en sachant que comme un enfant obéissant, j’aurai fait ce que j’ai pu avec les moyens que le Bon Dieu m’a assurés, et que j’aurai mis à profit de mon prochain, qu’il soit d’un côté de la barrière avec moi, ou de l’autre avec l’autre !

Peut-être qu’aujourd’hui, peut-être pour la première fois aujourd’hui, devrais-je laisser la Parole de Dieu parler au cœur de chacun, interpeller chacun ? Peut-être que je devrai me concentrer à prier – à prier pour tous les pécheurs de la Terre, en m’incluant, moi aussi et mon Eglise avec moi – moi qui, grâce à elle, suis aujourd’hui en son sein, considérée enfant pauvre ! Sait-elle au moins combien avec Christ, je suis riche ? Je crois qu’elle le sait… mais elle ne veut pas me l’avouer ! Comme cela me plairait néanmoins !

Voilà donc qui je suis Seigneur ! Ne suis-je rien qu’une mendiante ? Une mendiante de reconnaissance, une mendiante d’eucharistie, une mendiante de réconciliation ? Une mendiante qui est demeurée un enfant dans sa faim, dans sa pauvre quête ! Un enfant tantôt riche tantôt pauvre – comme beaucoup d’autres, qui attend de l’adulte, un changement de comportement !

Prends pitié Seigneur !

Que m’est cette souffrance que je dois endurer? Que m’est cette croix taillée à ma mesure, que je devrai jusqu’à la fin de mes jours, porter, si Dieu ne me donne pas de voir enfin la Terre Promise en cette vie ? Que m’est-elle, quand avec le pouvoir de pardonner, le joug est léger ? Que m’est la souffrance de ma croix quand Ta Croix mon Seigneur, mon Epoux, mon Maître, mon Sauveur, m’élève jusqu’au Ciel avec Toi, où je rejoins le Père et toute Sa Cour Céleste ? Que m’est la souffrance quand Ton cœur souffre avec moi, pour moi et pour tant d’autres ? Ton disciple, en tant que fils d’homme, comme Toi, ne devrait-il pas souffrir … beaucoup ? Ne devrait-il pas accepter d’être rejeté, tué afin de ressusciter ? Ta coupe, Seigneur, ne devrait-il pas la boire ?

Que m’est ma souffrance Seigneur, quand mon prochain souffre plus que moi ?

« Mon Epouse, n’ajoute pas foi au bon sentiment que tu as maintenant ; bien vite il se changera en un autre. Aussi longtemps que tu vivras, tu seras sujet au changement, même si tu ne le veux pas ; tu te trouveras une fois joyeuse, une fois triste, une fois bien armée, une foi troublée, tantôt dévote, tantôt sans dévotion, tantôt zélée et tantôt négligente, tantôt sérieuse et tantôt légère. Mais au-dessus de tous ces changements, se tient la femme sage et expérimentée, dans les choses spirituelles ; elle ne prête aucune attention à ce qu’elle ressent en elle-même ou de quel côté souffle le vent de l’instabilité ; mais tout l’effort de son esprit tend à progresser vers la fin désirée ; car c’est ainsi qu’elle pourra toujours rester la même et inébranlable : avec l’œil simple de l’intention, à travers tant d’évènements variés, s’arrêtant directement à Moi. » (l’Imitation)

Merci mon Seigneur. Tout est dit. Un instant je m’étais perdue en toutes ces questions à la fois ! Mais me voilà retrouvée, enfin, grâce à Toi ! Comme Tu m’aimes, Seigneur, et comme je T’aime ! Comme Tu aimes le monde entier ! Et comme je suis heureuse de le lui dire ! De lui dire : va, va te confesser au Cœur douloureux et miséricordieux de Jésus. Va te plonger dans cet abîme de tendresse et d’amour. Adore-Le plus que tu n’adoreras le Saint Sacrement exposé. Regarde, médite Ses plaies. Regarde couler de Son cœur transpercé, cette dernière goutte de sang mêlé à la dernière goutte d’eau qu’Il a su encore donner alors que Son âme s’envolait. Contemple la dernière goutte qui coule pour toi, enfant riche, et aussi pour l’autre – l’enfant pauvre qui viendra et avec qui tu la partageras ! Aucune doctrine humaine, tu sais, n’a de poids à ce moment là. Ce n’est pas elle qui te changera, ni ne changera le monde autour de toi. C’est l’effort que tu mettras à user de miséricorde envers tous, qui te sauvera, et sauvera le monde autour de toi ! Le salut, c’est la fin et le commencement de la vraie vie avec Jésus-Christ ! Va et revêts-toi de LA MISERICORDE de ce Dieu qui t’attend depuis longtemps ! Alléluia ! Amen +