pas en ce monde…

 

Donne-moi à boire

Jean 4:10

On m’a reproché récemment de tenir de durs propos concernant notre Eglise et son manque de miséricorde envers les divorcés-remariés.  Il y a des gens qui se disent déçus de mon manque d’ouverture et de mon opinion qui la condamne en vrac et sans discernement !  Ah ! Si ces mêmes personnes pouvaient savoir combien je suis autant déçue qu’elles, de leur manque de considération pour une cause juste et qui fait souffrir tant de nos frères et sœurs qui pleurent et souffrent dans l’ombre.

On m’a aussi reproché une souffrance égoïste !

L’Eglise a tort concernant ces lois qui sont cruelles et rigides envers les enfants du Bon Dieu – bon nombre de ses prêtres sont convertis à cette idée – qui montrent bien que nous ne sommes pas seuls en notre pensée – mais seuls à souffrir c’est un fait ! Car nul ne peut parler, encore moins juger, de la souffrance d’un autre, s’il n’est lui-même dans le cas !  Mais il y a une chose que chacun peut faire, c’est être solidaire dans l’écoute à la souffrance de son prochain, quelle quelle soit et telle qu’elle est, parce que pour lui, elle est bien réelle ! Et peut être, s’il veut bien se montrer disciple pour une fois, pousser un peu plus loin, et avoir envers cette âme souffrante, un geste de pitié, comme son Maitre en a toujours eu, surtout envers les plus petits et les plus démunis.

J’avoue faire une transgression aux yeux de l’Eglise en émettant mon opinion sur ses interdits, mais là encore, mon opinion ne prend pas sa source dans des racontars, et des jugements sans discernement,  c’est une ‘vérité vécue depuis 20 ans dans la chair et plus d’une fois !   Bien sûr, l’idée de transgresser la loi du mariage – indissoluble comme le voit l’Eglise appuyant sa pensée sur l’Evangile – viendrait affaiblir toute défense sur le sujet. Mais l’Amour de Dieu est indissoluble de Sa Miséricorde, et cette vérité est fortement appuyée dans l’Evangile. Jésus défend la compassion comme une arme désirable contre toute forme de sacrifice !

Dieu fait miséricorde à chacun selon Sa Volonté, car Il est le Seul capable de juger, car Il est le Seul qui ‘scrute les reins et sonde les cœurs.’ (Jr. 17 :10)

Je suis libre dans ma quête de désirer sauver l’âme de mon Eglise ; d’implorer pour elle la miséricorde de Dieu car en faisant souffrir tant de Ses enfants, si intentionnellement, elle transgresse Sa Loi d’Amour.  Au moins je mourrai la conscience tranquille de m’être sentie concernée pour elle.

L’Eucharistie et la Réconciliation, je les reçois de toutes les façons, directement, sans intermédiaire. Je suis heureuse en ce sens. J’ai simplement du mal à vivre dans une Eglise où je sens que je n’ai plus ma place.

Ceci dit, libre par L’Esprit d’adoption, je ne crains pas la loi de l’homme, (Rm 8 :15), seul son manque de MISERICORDE me touche et me blesse, en tant que membre de cette Eglise, ‘à part entière et égale’ ! (ais-je là raison de mentionner l’égalité ?)

Mais peut-être devrais-je cesser de poser des questions qu’elle ne daignera pas répondre, et me concentrer à rester là où je suis née, parler plus pour bénir le Seigneur notre Père, écouter les paroles pures, argent passé au feu, affiné sept fois de notre Seigneur : me retirer en secouant la poussière de mes pieds quand on refuse de me recevoir et d’écouter mes paroles. Et à l’exemple de sainte Bernadette : résister aux multiples accusations en m’en allant réaliser enfin mon désir de vie religieuse : mener une vie humble et cachée, remplir avec amour les tâches qui me seront confiées. Et attendre que Le Père dans Sa Grande Bonté, veuille me transfigurer à Sa Sainteté. 

O mon doux Jésus, comme cette image est plaisante et me donne La Paix !  J’y vois là Ta Volonté, et je m’y soumets comme à l’heureux jour de ma première communion : je m’offre de nouveau à Toi, en oubliant mon passé ; et je me donne à Toi toute entière, afin que mon oblation Te soit agréable. Comme Tu T’es offert tout entier pour moi à notre Père, comme Tu m’as donné tout Ton Corps et tout Ton Sang pour nourriture, afin d’être tout à moi et que je sois à jamais tout à Toi, je Te renouvelle mes vœux, je renonce à moi en renonçant à faire ma volonté ! (Imitation)

Ainsi, chaque jour, je demeurerai en Ton Amour et progresserai en l’amour de mon prochain.  Chaque jour je cultiverai cet amour dans la prière et l’oraison solitaire, et je ne perdrai pas mon temps à des conversations de salon, mais je trouverai plaisir à dialoguer de Ta Volonté dans la  ‘solidarité’, en demeurant accueillante à tous, capable d’instruire, et patiente dans l’épreuve ! (2.Tm.2, 24)

Oui, je continuerai Seigneur à ‘cultiver ce jardin’ que Tu m’as donné avec les dons que j’ai reçu de Toi sans me les approprier une seule fois ! Je vivrai pleinement au quotidien ce que Tu me donnes à vivre et j’aimerai pleinement ceux que Tu me donnes à aimer, chacun avec ses qualités et ses défauts.

Oui Seigneur, je m’y attacherai un peu plus chaque jour, en faisant l’effort d’être pleinement Ton disciple, pour Toi Seigneur, pour consoler Ton cœur blessé ! 

Je m’en vais donc, le cœur plus léger de T’avoir parlé.  Je m’en vais Seigneur, avec le sourire retrouvé … peut-être même, offrir mon cœur à souffrir un peu en souriant pour faire sourire un peu ceux qui souffrent !  Car comme a dit Ta Mère à ma douce sœur : « Je ne vous promets pas de vous rendre heureuse en ce monde, mais dans l’autre. »       

Seigneur, en cette parole je m’abandonne. Daigne accueillir mes vœux renouvelés et tiens ma main afin que jamais je ne tombe dans l’oubli de ce moment précieux où mon âme s’est élevée un moment jusqu’au Ciel.  Grâce lui fut donnée de retrouver son cœur demeuré tout enfant, serré tout contre Ton corps tout grand.  Merci Seigneur. Merci Trinité Sainte. Amen

A cette prière, le Père ne mâcha pas Ses mots.  D’une voix forte Il s’exprima en Se penchant sur la Terre :

« Heureux l’homme qui ne se fait pas à lui-même de reproches et qui ne sombre pas dans le désespoir. »
 
Siracide : 14,2

« Ah que le Seigneur est bon d’avoir fait grandir mon âme, de lui avoir donné des ailes… Tous les filets des chasseurs ne sauraient m’effrayer car…  » c’est en vain que l’on jette le filet devant les yeux de ceux qui ont des ailes  » (Prv 1,17). »  Amen + (merci petite sœur T.) 

Oui Seigneur, le bienheureux a raison : « Un esprit contemplatif ne se laisse pas envahir par le découragement quand il est face à ceux qui souffrent, qui sont malades, rejetés, près de la mort. Au contraire, il voit en toutes ces situations un défi, l’appel à trouver un sens précisément face à tous ceux qu’il est appelé à rencontrer pour dialoguer dans la solidarité » (merci JP)

« Mon Epouse, quand je trouve une âme qui M’aime et désire Me consoler, Je suis prêt à lui donner tout ce qu’elle Me demande. » (merci ma sœur J).

Alors Seigneur, permets que je Te demande encore une fois de bénir Ton Eglise.  Amen +

pro Deo cum misericordia