Hier matin, dimanche, Maurice et moi, après nous êtes gâtés d’un bon ‘american breakfast’ et d’une chaude tasse de café chacun, décidons de marcher un peu bras dessus bras dessous, et faire du lèche vitrine !

Irrésistiblement, j’entre dans un grand magasin – là où tout est beau et tout est cher!

Tandis que Maurice se dirige avec nonchalance vers la section des ‘vrais hommes’, je disparais furtivement chez les dames, où un petit sac à main très style ‘deborah kerr’ et son portefeuille assorti, me tapent tout de suite dans l’œil !

Tout de suite, la petite voix insignifiante mais pertinente commence son travail en moi : ‘les tiens sont usés c’est vrai et commencent par se défaire, pourquoi ne pas t’en acheter du neuf ma vieille ! Tu peux te le permettre maintenant que tu touches ta p’tite pension !’

Contente de ce que me dit la voix, je m’approche, vise le prix et m’exclame : ‘trop cher ! Je préfère garder mon p’tit argent pour mieux faire !’

‘Faire quoi ?’ Je me le demandais toujours tandis que je rangeais le petit sac sur son étagère d’où je l’avais dérangé ! ‘ Et puis à quoi est-ce que tu t’attendais en entrant dans ce magasin ?’

Je ressors donc du grand magasin, bien attristée …

Nous faisons quelques pas, Maurice et moi, et voilà qu’il rencontre un ami et ils se mettent à discuter bon train… Du coup, moi je ne fais rien et de nouveau la petite voix me revient : ‘et si tu profitais de ce moment béni des Cieux pour t’éclipser et retourner au magasin, te payer ton sac à main et le portefeuille assorti ?’

Je ne me fais pas prier – et 5 minutes plus tard, je suis à la caisse pour payer. Le cœur heureux et satisfait, mais ma joie est mêlée d’un regret – celui d’avoir ‘perdu’ mon argent… ‘Quand même… tu aurais pu attendre… et bla bla bla…’

Alors que je me fais un sang d’encre à regretter, je m’entends dire : ‘c’est par ici madame, bonjour !’ Et je me dirige vers la voix. A la caisse, avec un grand sourire, une petite jeune fille toute fluette m’accueille d’un deuxième ‘bonjour madame’ aussi joyeux que le précédent ! Charmée, je m’exclame en lui retournant son bonjour : ‘comme il est bon et beau ce sourire si accueillant…’

Mais tout au fond de moi une autre petite voix gâche mon soudain plaisir : ‘il t’a couté quand même un peu cher, ce beau sourire …Mais bon… !’

Et je décide de ne pas écouter cette voix là, de me laisser plutôt emporter par la conversation que nous venons d’entamer la petite caissière et moi et qui va déjà tambour battant tandis que bravement et toute contente d’avoir fait affaire, elle tapote la machine à soustraire de mon porte monnaie mes petits sous de pension bien méritée !

Je lui passe la carte et elle me lance :

• Faut revenir plus souvent nous visiter madame !

• Oh ! mais pour ça, il faut que tu remplisses mon portefeuille ma douce !

• Mais non madame, vous pouvez venir nous parler seulement, cela nous fera tellement plaisir, pas besoin d’acheter nécessairement !

Toute heureuse de cette étrange et rarissime invitation, je lui lance : ‘dans ce cas je reviendrai certainement, bye bye !’

Sac à main et porte monnaie bien emballés sous les bras, j’avais presque tourné le dos à ma petite caissière, quand une autre idée me traverse l’esprit ! Il faut dire que tandis que nous conversions elle et moi, j’avais remarqué le coup d’œil bref mais intense qu’elle avait lancé à la jolie croix en bois qui pend sur ma poitrine et que je porte fièrement sur tous mes vêtements !

Me penchant légèrement vers elle, je plonge mon regard bien droit dans ses petits yeux rieurs et blagueurs… et je lui demande avec un brin d’autorité en lui montrant la croix : ‘connais-tu la Bonne Nouvelle qui se cache derrière cette Croix ?’

Du coup la petite caissière interloquée se penche vers la croix et se met à la scruter comme s’il y avait quelque chose d’inscrit  De son geste, je rigole et m’exclame : ‘mais non, La Bonne Nouvelle n’est pas inscrite dessus ma douce.’

De nouveau et de plus belle la petite fronce les sourcils et je décide alors de la retirer de sa misère : ‘La Bonne Nouvelle de cette croix c’est que tu es aimée à la folie ma toute belle, non par un homme mais par un Esprit – Celui qui t’a créée et donnée la vie – qui t’aime pour toi, pour ce que tu es, comme tu es… jamais personne ne t’a aimée comme Lui… et Lui tu verras, Il t’enverra quand le moment sera venu, la personne que tu désires et qui t’aimera… comme Lui… à la folie…’

Son sourire s’étant subitement figé, je décide de m’arrêter sur ma belle lancée toute évangélisatrice, car la petite s’était mise à s’éventer vivement de la main droite, et je me disais quelque peu affolée : ‘ça y est elle va tomber et me voilà bien déconcertée… mais qu’est-ce que j’ai fais là … ’

Toutefois, entre deux bouffées, elle réussit quand même à marmonner : ‘ayo so, fer so là ! ce que avez dit la madame… me donne chaud !’

La Bonne Nouvelle l’avait atteinte en plein cœur et l’effet secondaire était quand même assez spectaculaire, vous conviendrez avec moi mes chers sœurs et frères !

Alors moi, toute rassurée que ma petite caissière se portait on ne peut plus bien – je lui fis un grand sourire et un magnifique clin d’œil qui me colla un instant les paupières ! Puis tournant les talons, je lui ai redis ‘bye bye’ en ajoutant cette fois : ‘à la prochaine leçon !’

Ah mes aïeux ! Quelle messe ! Quelle communion ! Non, rien de rien, non je ne regrette en rien les sous que j’ai du dépenser hier matin, dimanche, les perdre même, pour annoncer cette Bonne Nouvelle ! Et en plus (+), me voilà toute heureuse d’un nouveau sac à main et de son porte-monnaie assorti.

Oh Seigneur, merci pour cette belle leçon ! Vraiment Tu sais récompenser ceux qui travaillent pour Toi ! C’est vrai, si j’avais gardé mes sous pour moi je n’aurai pas eu l’occasion de proclamer La Bonne Nouvelle de Ton Amour à cette petite. Quel bonheur de T’appartenir Seigneur. Ma vie est une succession d’aventures les unes plus belles que les autres.

Amen +

«Qui veut garder sa vie pour soi la perdra ; qui perdra sa vie à cause de moi la gardera »

Mt 10

« Pour Marie, elle ne pensait pas à prendre de nourriture mais à faire plaisir à Celui qu’elle aimait, aussi prit-elle un vase rempli d’un parfum de grand prix et le répandit sur la tête de Jésus en cassant le vase, alors toute la maison fut embaumée de la liqueur mais les APOTRES murmurèrent contre Madeleine… C’est bien comme pour nous, les chrétiens les plus fervents, les prêtres trouvent que nous sommes exagérées, que nous devrions servir avec Marthe au lieu de consacrer à Jésus les vases de nos vies avec les parfums qui y sont renfermés… Et cependant, qu’importe que nos vases soient brisés puisque Jésus est consolé et que malgré lui le monde est obligé de sentir les parfums qui s’en exhalent et qui servent à purifier l’air empoisonné qu’il ne cesse de respirer.»

Thérèse de L’Enfant Jésus et de La Sainte Face (Extrait de « Œuvres Complètes » aux Ed. du Cerf P 507, LT 169

Fraternité Dieu Miséricorde

à Christ et Christ en Dieu

« Fais nous revenir vers Toi Seigneur et nous reviendrons

Renouvelle nos jours comme dans l’ancien temps »

(Lamentations 5:21)

(Cette prière fut reçue du Saint Esprit, provenant du Bienheureux Jean-Paul II, lors d’une action de grâce. Adressons là quotidiennement au Seigneur Dieu car là est Son voeu. Avec foi croyons que nous avons déjà obtenu ce que nous avons demandé, au nom du Père par Le Fils dans Le Saint Esprit. Amen +)

Pour un chrétien, la vie n’est pas le produit du pur hasard, mais le fruit d’un appel et d’un amour personnel.

— Pape François (@Pontifex_fr) July 14, 2013

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