«Tu visites l’homme dès le matin et aussitôt après tu l’éprouves »
Job 7,18
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Je me souviens encore du jour où mon amie est morte.
Ce jour là, comme d’habitude, tôt le matin, le Seigneur m’avait convoquée, et je suis allée Le retrouver : j’ai loué, j’ai fais oraison, j’ai parlé au Seigneur… Nous avons conversé comme chaque matin nous faisons. Entretemps mon amie se mourait ! Mais à aucun moment de la conversation, Le Seigneur a laissé transpirer quelque chose qui m’aurait mise sur la piste. Et pourtant Il savait…
Mon amie est morte aux petites heures du matin. Quand je l’ai su, je me suis révoltée car je l’avais vu il y avait à peine 3 jours. Nous avions rigolé toutes les deux, nous avons même donné à manger à son petit oiseau rouge qui était venu en réclamer tandis que nous étions là, Maurice et moi ; même qu’elle m’a dit : « assure-toi qu’il a mangé, ces derniers jours il tente à quitter un peu de nourriture derrière lui ! ».
‘Ti zom’, qu’elle l’appelait … !
Mon amie n’était pas malade pour mourir.
Mais Toi Seigneur, Tu savais ce qui se tramait, et Tu ne m’as rien dit !
A cela, et je me souviens encore comme si c’était hier que je Lui demandais des comptes, Il a répondu : « Je t’aime trop pour être celui qui t’annoncera une nouvelle qui te fera pleurer. »
Et j’en ai eu le souffle coupé !
Ainsi est notre Dieu : si bon si miséricordieux, si prévenant, si aimant. Après l’épreuve, la consolation… Même que plusieurs oiseaux sont venus me trouver quelques heures après son décès ! Ils se sont perchés sur la barricade blanche du jardin et se sont mis à faire la conversation, et ils ont piaillé le cœur content ! Toutefois, quand j’ai ouvert la porte, dans un même élan, ils se sont tous envolés !
Mais devinez quoi ? Seul un petit rouge est resté… Il m’a regardé, et je l’ai regardé, on s’est regardé, il a bougé sa petite tête rousse de droite à gauche et de gauche à droite, et avec son petit bec, il a tapé sur le sol en plusieurs fois comme pour me faire comprendre quelque chose … mais je ne comprenais pas… Je n’ai jamais eu d’oiseau à moi alors comment voulez-vous que je comprenne le langage de celui là !
Longtemps le p’tit rouge est resté là, à bouger, à taper, à émettre des sons d’oiseaux qui disaient que sa patience, par mon incompréhension, était mise à rude épreuve… Longtemps je suis restée là aussi… sur le pas de ma porte, à le regarder… Longtemps on s’est regardé tous les deux… et puis soudain, j’ai compris…
Alors, instinctivement, je lui ai dit : « Viens ti zom ! »
Quand mon amie est morte, c’est vrai, j’ai reproché au Bon Dieu de ne pas m’avoir prévenue ni du jour ni de l’heure qu’Il devait venir la chercher. Mais Lui n’a pas riposté, Il ne s’est pas mis en colère, mais Il m’a consolée en m’envoyant un ‘Ti Zom’ à aimer…
Et c’est ainsi aussi que j’ai su que mon amie était bien arrivée…
Et c’est ainsi aussi que j’ai su que Dieu est Amour et qu’Il ne peut donner que ce qu’Il a !
Et c’est ainsi que j’ai compris que tant que je demeurerai en Son Amour, tant que je continuerai à Lui faire entière confiance, alors de l’amour… jamais je n’en manquerai !
Merci Seigneur !
Et toi ma douce petite sœur du Ciel, qu’as-tu à ajouter ?
« Je ne désire pas non plus la souffrance ni la mort et cependant je les aime toutes les deux, mais c’est l’amour seul qui m’attire… Longtemps je les ai désirées ; j’ai possédé la souffrance et j’ai cru toucher au rivage du Ciel, j’ai cru que la petite fleur serait cueillie en son printemps… maintenant c’est l’abandon seul qui me guide, je n’ai point d’autre boussole !… »
Merci petite sœur. Tout est dit !
Amen +
pour la gloire de Dieu et le salut de mes frères et soeurs
** Pensée du jour de Thérèse de L’Enfant Jésus