« Quel avantage y a-t-il à ce que la table du Christ soit chargée de vases d’or, tandis que lui-même meurt de faim ?Dieu n’a pas besoin de vases d’or mais d’âmes qui soient en or. Donc, lorsque tu ornes l’église n’oublie pas ton frère en détresse, car il est un temple et de tous le plus précieux. Commence par rassasier l’affamé et, avec ce qui te restera, tu orneras son autel. »
(Commentaire de Jean Chrysostome, 345-407, prêtre et docteur de l’Eglise)
MÉDITATION
Père, je voudrai t’offrir ce commentaire – 2000 ans après qu’il fut inspiré à cet homme d’église – en prière pour les dirigeants de cette même église aujourd’hui.
Comme Tu sais, la table de notre Seigneur Jésus est toujours ornée de beaux vases d’or qui contiennent Son corps et Son sang livrés pour TOUS – or TOUS ne sont toujours pas admis à Sa table Père, et je T’avoue ne pas comprendre une telle injustice, une telle discrimination !
Pere, que se passe-t-il dans le coeur de ceux qui font les lois quand ils jugent qui doit être nourri et qui ne doit pas l’être ? N’ont-ils rien compris de ta miséricorde? Ou alors ç’est moi qui ne comprends rien à rien ?
Parle moi Père, que dois-je faire de plus que je n’ai déjà fait pour que leurs yeux et leurs oreilles s’ouvrent enfin à Ta volonté : « C’est la miséricorde que je veux et non vos sacrifices « ? Je T’avoue être tracassée tu sais, parce que je sens que « l’abîme » qui s’est fait à cause de cette loi, entre ceux qui sont ‘interdits’ d’Eucharistie et ceux qui en sont ‘permis’, est entrain de s’agrandir de plus en plus ! Le synode a eu lieu et ils ont discuté, mais rien n’a changé, le résultat est le même : certains mangeront, d’autres pas.
Dis moi Père, pourquoi ce gouffre entre nous ? Pourquoi faire cette différence entre Tes enfants, alors que toi tu n’en fais aucune ? Pourquoi jugent-ils alors que là n’est pas ta loi ? Qui est leur Directeur? Père réponds moi, je crie de nouveau vers toi ! Je te supplie, montre moi ce que je dois faire et je le ferai !
Et Le Père répondit :
« Sois sans crainte ni frayeur, car le Seigneur ton Dieu est avec toi dans toutes tes démarches. » (Jos,1,9)
Alors la conversation entre Lui et moi s’engagea :
Merci Père, merci. Mais quelle est donc cette démarche que tu veux que j’entreprenne?
« Celui qui croit en Moi, fera, lui aussi, les oeuvres que Je fais. » (Jn,14,12)
O mais je crois Père, je crois en Toi par Jésus Le Christ, ton Fils, et je crois en l’Esprit Saint que tu m’as envoyé !
« M’aimes-tu plus que ceux-ci ? » (Jn,21,15)
Oh oui Père, tu le sais ! Je t’aime plus qu’eux. D’ailleurs, malgré la douleur d’être coupée de la communauté, je me suis éloignée de l’Eglise car ses dirigeants ne font pas ta volonté. Et j’en resterai éloignée autant de temps qu’ils ne la pratiquerons pas, autant de temps qu’ils se permettront de juger Tes enfants alors que ce droit Te revient exclusivement !
Alors « J’exauce la prière et la supplication que tu m’as présentées. » (1R,9,3) « Moi, le Seigneur, en temps voulu J’agirai vite. » (Is,60,22) D’abord « Je changerai votre deuil en allégresse, Je vous consolerai, Je vous réjouirai après vos peines. » (Jr,31,13) Souviens toi, « Au temps de la faveur Je t’ai exaucée, au jour du salut Je t’ai secourue. Je t’ai façonnée et J’ai fait de toi l’alliance d’un peuple. » (Is,49,8) » Tout sarment qui porte du fruit Je l’émonde, pour qu’il porte encore plus de fruit. » (Jn,15,2) « Chargez-vous de mon joug et mettez-vous à mon école, car Je suis doux et humble de coeur, et vous trouverez le repos de vos âmes. » (Mt,11,29)
O Pere, « je te rends grâce de tout mon coeur, Tu as entendu les paroles de ma bouche. » Je sais à présent ce que je dois faire : me taire, demeurer à ma place – celle de ton choix pour moi – porter la croix que Tu as taillée pour moi, et attendre dans la joie et le repos que Tu fasses ce que Tu as l’intention de faire. Car c’est Toi qui fais Père, c’est Toi qui agis et qui agiras en Ton temps ! Et j’ai foi que Tu agiras le moment prévu, et vite, comme Tu l’as promis.
Qu’est-ce le temps pour Toi, Toi qui en est Le Maître ? Pardonne mon impatience Papa, et aide moi à ne plus me soucier de ce combat qui jadis fut le mien mais aujourd’hui T’appartient car en me graçiant, en ôtant toute angoisse de mon coeur, Tu l’as enlevé de mes mains. J’ai eu tort de m’être souciée alors que Tu as ôté tout soucis de mon esprit afin que je puisse me concentrer sur la mission que Tu m’as confiée et la remplir avec succès : » Fais paître ces brebis vouées à l’abattoir, tandis que leurs bergers n’éprouvent pour elles aucune pitié. »(Zc.11) Pardonne mon impatience Papa et mon manque de confiance. Je comprends aujourd’hui ces Paroles :
Et je comprends aussi pourquoi Tu as établi ce grand abîme entre cette Église et moi : « pour que ceux qui voudraient passer vers vous ne le puissent pas, et que, de là-bas non plus, on ne traverse pas vers nous. »
Alors Le Père termina la conversation, une seule Parole de Lui a suffit et mon âme retrouva de nouveau sa paix :
« Je ne te condamne pas. Va, désormais, ne pèche plus. » (Jn,8,11)