Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 7,15-20.
Comme les disciples s’étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait : « Méfiez-vous des faux prophètes qui viennent à vous déguisés en brebis, mais au-dedans ce sont des loups voraces. C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. On ne cueille pas du raisin sur des épines, ni des figues sur des chardons. C’est ainsi que tout arbre bon donne de beaux fruits, et que l’arbre mauvais donne des fruits détestables. Un arbre bon ne peut pas porter des fruits détestables, ni un arbre mauvais porter de beaux fruits. Tout arbre qui ne donne pas de beaux fruits est coupé et jeté au feu. C’est donc à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. »
MÉDITATION
Chers frères et sœurs, chers pèlerins,
Que la Grâce de notre Seigneur Jésus-Christ, Prince de la Paix, soit avec vous aujourd’hui et pour toujours. Que Le Saint Esprit qui L’unit au Père soit toujours votre Repaire.
Le Seigneur Jésus dit : « C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez, car un arbre bon ne peut pas porter des fruits détestables, ni un arbre mauvais porter de beaux fruits. »
Mon fils n’est pas croyant. Et pourtant, parce que je suis sa mère, croyante et pratiquante, il a reçu le baptême en Eglise catholique, il a fait son catéchisme et sa première communion, de même que sa confirmation. Mais il a cœur d’enfant. Il a un cœur compatissant. Jamais il ne lui viendrait à l’esprit de faire du mal à une mouche. Bien au contraire, il prête à qui veut et donne à qui lui demande. Et même s’il se fait piéger, cela ne l’empêche de récidiver. Vais-je condamner mon fils au feu de la géhenne parce qu’il n’est ni pratiquant ni croyant!? Bien sur que non. D’ailleurs, il m’arrive de me demander : qui d’entre nous deux est le plus croyant et le plus pratiquant ? Qui d’entre nous deux ira plus vite au Ciel ? Lui qui ne fait rien de spécial, qui ne crois pas en Dieu, n’appartient à aucune religion, mais qui a un cœur d’or, toujours disposé à aimer et à aider son prochain ? Ou alors moi, qui malgré ma bonne disposition de cœur, contriste L’Esprit Saint en moi en demeurant dans une relation sans amour ?
Ce matin pendant l’oraison, Le Seigneur m’a demandé une chose que jamais auparavant Il ne m’avait demandée : « Je ne te demande pas d’aller réparer mon Eglise. Je te demande de fonder mon Eglise. »
Croyez chers frères et soeurs que si je devais entendre cette Parole au sens propre du terme, je crois bien que je ferai comme saint François d’Assises : je prendrai pelle, pioche, marteaux et ciseaux, je prendrai des briques et du ciment, et j’irai construire une Eglise pour mon Dieu. Mais heureusement que saint François a passé avant moi et je comprends aujourd’hui que ce n’est pas ce que Dieu me demande ! Toutefois, que me demande-t-Il au juste ? Et Le Seigneur, devinant ma pensée, me fit une autre requête, encore plus étrange que la précédente : « Et si je te demandais de quitter L’Eglise ? » Alors je suis devenue toute triste car à mon Eglise, malgré tout, je suis très attachée. Cela fait 61 ans qu’elle fait partie de ma vie. Comment faire pour la quitter ? Pourquoi Seigneur me demandes-Tu une chose aussi difficile ? N’est-ce pas Toi qui m’as mise là ? N’est-elle pas ma mère ? Qui me nourrira ? A cela Le Seigneur répondit : « Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là sera pour toi, une mère» (Mc.3)
Alors j’ai compris où Il voulait en venir et j’ai dit : OUI ! Et je sais que je ne reviendrai pas sur mon OUI !
Par ce OUI, et comme Jean le Baptiste, j’ai compris qu’il était plus que temps pour moi de diminuer afin qu’Il grandisse (Jn.3), plus que temps de chasser la poussière de mes pieds (Lc.9), parce que pour Le Ciel, j’ai une mission à accomplir, j’ai quelque chose à dire, un témoignage à apporter, un feu à allumer, et Il lui tarde que ce feu s’allume, enfin ! (Lc.12)
Alors Le Seigneur tout heureux de mon OUI, me demanda d’ouvrir Le Livre des Saintes Ecritures et me donna ma mission – la même confiée aux 12 Apôtres quand Il les a envoyés dans le monde proclamer le Règne de Dieu, en leur donnant toute puissance de guérir les malades et autorité sur tous les démons ! (Lc.9) Comme eux, je comprends que moi aussi je suis appelée à accomplir les mêmes œuvres, sinon de plus grandes… (Jn.14) Mais pour cela, je ne peux demeurer là où je suis, là où je ne suis pas aimée.
Chers frères et sœurs, chers pèlerins,
L’Eglise que Jésus veut fonder, c’est une où L’Amour sera Reine et où Lui sera Roi. Cette Eglise, elle est déjà fondée en moi, par ce désir profond qui m’habite depuis pas mal de temps maintenant, de me retirer du monde, et fonder une Maison, comme un monastère, une petite Eglise où je vivrai en union avec Lui, dans la prière et l’oraison, et l’accueil de mes frères et sœurs dans le besoin, aidée de ceux désireux de vivre du même Appel.
L’Eglise que Jésus veut fonder, c’est en moi qu’Il veut la fonder, et c’est en toi, et c’est en lui, et c’est en elle, c’est dans le cœur de tous les habitants de la Terre. C’est là, dans le cœur de cette Eglise humaine et divine à la fois, que Jésus veut inscrire pour toujours, La Loi d’Amour – fidèle depuis toujours et pour toujours !
Mes chers frères et sœurs, Dieu notre Père, L’Eternel Dieu, n’aura jamais qu’Une Seule Loi – et à Laquelle Il ne mettra jamais aucun interdit et c’est La Loi de La Miséricorde. Que nous nous aimions les uns les autres sans grand fla fla, comme mon fils, dans l’anonymat; que nous nous pardonnions nos fautes, sans grand fla fla, comme mon fils, dans l’anonymat ; que nous nous réconcilions sans grand fla fla, comme mon fils, dans l’anonymat, croyez bien que c’est tout ce qui Lui importe. Du reste, de tout le reste, Il S’en charge !
« Enseigne-moi, Seigneur, le chemin de tes ordres ; à les garder, j’aurai ma récompense. Montre-moi comment garder ta loi, que je l’observe de tout cœur. Guide-moi sur la voie de tes volontés, là, je me plais. Incline mon cœur vers tes exigences, non pas vers le profit. Détourne mes yeux des idoles : que tes chemins me fassent vivre. Vois, j’ai désiré tes préceptes : par ta justice, fais-moi vivre. »
Et du Haut du Ciel où Il réside, Le Père a répondu à cette prière, en faisant tomber Sa Parole que L’Esprit Saint S’est chargée de déposer sur le rebord de ce puits. Et cette Parole disait :
Le Seigneur est mon berger, rien ne me manque.
Psaume: 23,1
« Mon enfant, tu n’as pas à t’inquiéter de rien; J’ai tout préparé et Je m’occupe de tout. Demeure dans l’action de grâce et la Jubilation en Me voyant agir. Nous entrons tous ensemble dans une Terre Nouvelle, une Église Nouvelle, avec des gens nouveaux aux coeurs nouveaux, continuellement renouvelés par l’Amour. » *
Merci Seigneur. Amen +
Et toi petite sœur, que dis-tu ?
Un Petit enfant tout seul sur la mer, dans une barque perdue au milieu des flots orageux, pourrait-il savoir s’il est près ou loin du port ? Quand son œil contemple encore le rivage d’où il est parti il sait combien il a fait de chemin, en voyant la terre s’éloigner sa joie enfantine ne peut se contenir. Oh ! dit-il, me voilà bientôt au bout de mon voyage. Mais plus la plage s’éloigne plus aussi l’océan semble vaste, alors la science du petit enfant est réduite à néant, il ne sait plus où va sa nacelle ; ne connaissant pas la manière de conduire le gouvernail, l’unique chose qu’il puisse faire c’est de s’abandonner, de laisser sa voile flotter au gré du vent…*
Alors tout est dit !
Alléluia !
* Pensée du jour de Thérèse de L’Enfant Jésus, (Extrait de « Œuvres Complètes »)
*Pensée du Jour – extraite du livre ‘Pour le bonheur des Miens, Mes choisis – Jésus’, de Léandre Lachance»