tristesse

Depuis hier après midi j’ai une boule à la gorge. Je ne sais pas pourquoi mais je suis triste et j’ai envie de pleurer. Quand je suis comme ça j’ai tendance à me replier sur moi même. Je sens que j’ai besoin d’intérioriser. Alors je fais silence. Je disparais de la circulation. J’essaie de me faire petite.

Ce matin, je me suis réveillée pire qu’hier. Je suis arrivée à l’oraison le coeur gros comme une patate. Mais à l’encontre d’hier, ce matin je savais pourquoi j’étais si triste.

Dès le premier : ‘Bonjour Seigneur’, les larmes ont perlé.
Et au : « Shalom ma douce dis moi ton chagrin » la gargoulette s’est cassée – Dieu soit loué car je n’en pouvais plus de garder cette boule dans ma gorge.

« Seigneur l’Église me manque ! Je ne me suis pas encore détachée d’elle, pardonne moi. Pardonne- moi de pleurer devant Toi, Toi qui es Le Prince de La Paix… »

Le Seigneur : « Ô ma douce ! Si ce n’est avec moi que tu vas pleurer, alors avec qui ? »

« Oui Seigneur Tu as raison. Mais comment sais Tu que je suis triste ? »

Le Seigneur: « N’oublies jamais que Tu es La Maison que j’habite. Et j’habite en toutes ses pièces. J’en connais tous les coins et les recoins. Il n’y a aucune part où tu puisses te cacher – je te trouverai toujours ! »

« Oui Seigneur Tu as raison. Que je suis bête ! »

Le Seigneur : « Ma douce, non tu n’es pas bête, mais relis de nouveau ce passage qu’hier et ce matin encore tu lisais. »

« Oui Seigneur. C’est un écrit de Jean de La Croix qui dit :  » toutes les pertes que l’âme souffre viennent de ses ennemis, qui sont : le monde, le démon et la chair. Pour surmonter il faut les vaincre tous trois… » Oh comme je suis stupide Seigneur, de n’avoir pas compris quand hier j’ai lu ce passage ! »

Le Seigneur : « Comprends-tu vraiment ma douce ? »

Oui je crois Seigneur.

Le Seigneur : « Comprends-tu que tu souffres du rejet ?»

« Oui Seigneur tout à fait. L’Eglise serait-elle donc mon ennemie ? Dois-je la combattre et la vaincre pour surmonter ma souffrance, ma perte ? Dois-je la combattre en l’oubliant ? »

« Non ma douce, tu dois la vaincre en l’aimant et en oubliant le mal qui est fait ! »

« Oh Seigneur, comment puis-je aimer quelqu’un qui me fait souffrir autant ? Comment puis-je oublier ? »

« Comment ais-je fais moi ma douce ? »

« Et Te disant qu’ils ne savent pas ce qu’ils font Seigneur ! »

Le Seigneur : « A La Bonne Heure ! »

« Mais je ne peux m’arrêter là Seigneur. Ce serait égoïste de ma part ! Je dois la sauver ! Je dois sauver mon Eglise qui est dans l’erreur ! »

Le Seigneur : « Et que proposes-tu ma douce Epouse ? »

« Le lui dire Seigneur, lui dire le mal qu’elle fait en rejetant et en faisant autant de différence entre les enfants du Bon Dieu ! »

Le Seigneur : « Ca tu l’as déjà fait ma douce ! »

« Oui Seigneur, c’est vrai, Tu as raison. En maintes fois je me suis plainte à elle, directement comme indirectement ! Il ne me reste plus qu’a te La confier Seigneur ! »

Le Seigneur : « Cela aussi tu l’as fait ma douce ! »

« Alors, dans ce cas, quoi faire ? Tu vois bien que je n’ai pas de choix que l’oublier Seigneur, la mettre au rencart et puis disparaitre, m’envoler comme le petit oiseau, le petit jaune… »

Le Seigneur : « Oh ma douce. Mon Cœur saigne de te voir souffrir autant. Il est temps de monter vers Le Père. »

« Oui Seigneur, si Tu le dis. Je suis prête, emmènes-moi ! »

Et Le Seigneur me demanda d’ouvrir Le Livre des Saintes Ecritures. Et voici ce que j’ai lu !

« Votre salut est dans la conversion et le repos. Votre force dans le calme et la confiance. Tu ne pleureras plus ! Le Seigneur va se lever pour te manifester Sa Miséricorde car Il est juste. Heureux tous ceux qui espèrent en Lui. »

Isaïe 30

Et mon cœur s’est rempli de gratitude, de joie et d’une paix que seul Lui, Le Père par Le Fils dans Le Saint Esprit, peut donner à quiconque vient Lui confier ses larmes !

La conversion qui m’est demandée est d’apprendre à aimer gratuitement, c’est-à-dire, sans espérer recevoir en retour. Ce qui n’est pas facile parce que je suis un être de chair et de sang. J’ai des sentiments et quand ils sont blessés, plus particulièrement quand quelqu’un que j’aime m’a blessé, alors je souffre doublement, j’ai mal et je crie ma souffrance, je veux la partager, je veux qu’on m’entende, je veux qu’on m’écoute… je veux je veux je veux ! Ahhh! L’éternel ‘je’, l’éternel ‘moi’ qui reviendra sans cesse me hanter jusqu’à ce que j’aurai appris à le surmonter en regardant ailleurs que vers mon nombril !

Il n’est pas sain de souffrir à cause d’une blessure infligée par une autre personne. Parce que je suis, aux yeux de Celui qui m’a créée, une personne unique et Il m’aime dans cette unicité. Avec lui, je ne fais qu’UN. Quand je suis avec Lui, il n’y a pas de place pour une autre personne. Mais en même temps, comme Dieu est en tout et en tous, alors quand Lui et moi sommes UN, finalement il y a de place pour tous !

L’Amour que Le Bon Dieu me donne quand je suis avec Lui dans la Bulle d’Amour, est tellement grand que je ne peux Le contenir dans mon petit cœur si restreint, si limité, tout comme mes larmes ce matin qui ne demandaient qu’à couler et que j’essayais désespérément de contenir. Ainsi l’amour que Dieu me donne je dois pouvoir en redonner, sinon j’éclaterai – j’éclaterai d’amour.

Finalement mon Dieu, ce n’est pas L’Eglise qui me manque ! C’est le fait qu’elle n’accepte pas l’amour que je veux lui donner – ce trop plein que de Vous je reçois chaque jour – en elle je veux le déverser.

Mais aujourd’hui en cette Parole que vous me donnez mon Dieu, j’ai un choix qui se présente à moi, une conversion que je dois faire à tout prix, un retour sur moi-même sinon je risque de continuer à souffrir et pour rien ! Je risque de passer à côté de tant de bien que je pourrai faire, de tant d’amour que je pourrai donner à ceux qui sont prêts à en recevoir.

Je dois soit me saisir de la Grâce que Vous m’avez faite en m’unissant à Vous par Votre Fils bien aimé, en coupant définitivement ce cordon ombilical qui me relie à ce monde qui ne m’aime pas, qui m’a jugé et condamné ; ou alors j’ai le choix de demeurer là, plantée comme une mendiante attendant qu’il me fasse la charité d’un peu de sa miséricorde alors qu’il en est incapable pour le moment, parce qu’il cherche toujours le moyen de faire Votre Volonté.

Finalement Père, le choix ne se pose même pas !

Je suis un être d’amour et je suis aimée de Vous mon Dieu, Vous qui aimez le petit comme le grand, indifféremment ! Vous posez longtemps Votre doux regard sur moi alors que trop souvent le mien se détourne du Vôtre. Vous me voyez Père et moi je ne vous vois pas. Je regarde ailleurs. Je vous cherche ailleurs alors que Vous êtes là, en moi, et que je ferai bien de me regarder moins et de m’aimer un petit peu plus pour enfin Vous trouver et être aimée de Vous – dans l’inconditionnel que Vous êtes.

Je Vous demande de me pardonner Père, au Nom de Jésus Votre Fils Le Bien Aimé pour toutes les fois où je n’ai pas su Vous aimer.

Et Le Père a répondu :

« Heureux les invités au repas des noces de l’Agneau. Redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche. »

Ap.18, Lc.21

Merci Papa ! Merci.

Et toi petite sœur, que dis-tu ?

fleurminirosec

… je regarde comme une grande grâce de n’être pas restée à Alençon ; les amis que nous y avions étaient trop mondains, ils savaient trop allier les joies de la terre avec le service du Bon Dieu. Ils ne pensaient pas assez à la mort.

Merci Thérèse !

Amen +

moi

pour la gloire de Dieu et le salut de L’Homme