» gémissements ineffables « 

mauvaises langues, vanité et affliction

J’aime prier. Non, c’est faux et je m’empresse de rectifier : je n’aimais pas prier, surtout le chapelet, mais j’ai appris, c’est notre Seigneur qui petit à petit m’a initiée à la prière, premièrement en me la donnant pour mission et deuxièmement en ma foi qu’Il a Lui-même affermie à travers Sa Parole qui depuis est devenue pour Maurice et moi-même, Sa ‘Promesse’ ! Et cette Promesse, Il la renouvelle à chaque fois que nous nous plaçons devant Lui en prière : « quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là au milieu d’eux ! » (Mt.18)

Oui, je n’aimais pas prier, et puis un jour en ouvrant Le Livre des Saintes Ecritures je suis tombée sur cette Parole de L’Apôtre Paul :  » Bien plus, l’Esprit Saint vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons pas prier comme il faut. L’Esprit lui-même intercède pour nous par des gémissements inexprimables. Et Dieu, qui scrute les cœurs, connaît les intentions de l’Esprit puisque c’est selon Dieu que l’Esprit intercède pour les fidèles. » (Romains 8), et j’ai compris que je n’aimais pas prier parce que je ne savais prier !

Quand nous avons changé de quartier il y a deux ans de cela, un jour j’ai rencontré une personne que j’avais perdue de vue pendant bien des années et elle me disait faire partie d’un groupe qui prie le chapelet une ou deux fois par mois. Et j’ai ressenti le désir de me joindre à ce groupe, sans doute parce que je connaissais la plupart des personnes qui s’y trouvent, et puis parce que prier le chapelet en solitaire n’a jamais été mon fort et je voulais, par ce moyen, me rapprocher de ma Mère du Ciel ! Marie sait parler au Cœur de Jésus, Lui-même si proche de la misère de notre monde car pour lui Il a donné Sa Vie. Une seule parole d’elle à Jésus et cela a suffit pour qu’Il s’exécute : « Ils n’ont plus de vin ! » Une seule parole d’elle à chacun d’entre nous : « Faites tout ce qu’Il vous dira ! » et cela nous suffit et nous nous exécutons ! (Jn.2) Seulement il faut y croire et être obéissant !

Hier était le jour où ce ‘groupe de prière’ devait se rencontrer. Cela faisait longtemps que je n’avais pas pu m’y rendre par suite de plusieurs contrariétés, et puis, après avoir été, tôt dans la matinée, fortement encouragée par notre Seigneur à ‘aimer mon Eglise’, je me suis dit que là était l’occasion de mettre à exécution La Divine Leçon. Je me suis donc rendue à la prière – joie nouvelle au cœur !

J’étais contente de revoir tout le monde. Après les premières civilités, nous nous apprêtions à commencer la prière quand soudain un fort désir me vint au cœur et dans un élan spontané j’ai demandé à la ‘prieure’ de m’accorder un moment pour prendre la parole et gracieusement elle me l’accorda. Très émue et heureuse j’ai partagé avec mes ‘sœurs’ de prières, la joie des premiers résultats du dernier synode sur la famille concernant les divorcés-remariés. Il est vrai qu’en notre petit ‘groupe’, je suis la seule dans le cas et malgré que ce soit un sujet que nous n’abordons généralement jamais, je tenais sincèrement à ce qu’elles prennent part à ma joie car sans doute, l’an prochain à la même époque, nous, les divorcés-remariés de L’Eglise Catholique, seront entrain de fêter une grande Victoire – une Victoire sur L’Ennemi – une Victoire bien méritée et tant attendue ! Et ça, ça se fête en avance, n’est-ce pas ?

Mais hélas, ma joie fut changée en tristesse et j’ai cru mourir quand j’ai réalisé que personne ne se réjouissait avec moi ! Bien au contraire, la nouvelle que même le pape était avec nous et pas contre nous, ne semblait pas faire plaisir et les remarques fusaient : « Le pape prend des risques de se mettre à dos ses cardinaux, non seulement pour les divorcés-remariés, mais voilà qu’il veut aussi consentir à la demande des homosexuels – tout ceci est immoral et contre nature … » Et ça discutait et ça discutait… Et moi j’avais mal, chaque parole prononcée était comme un coup de couteau que je prenais au cœur. J’avais mal de voir ces visages mécontents et je rougissais de honte et de colère, et je n’avais qu’un désir au coeur : m’enfuir, disparaitre !

Oui j’avais honte, j’avais tellement honte, parce que je me disais que Jésus était au milieu de nous, et qu’Il voyait tout cela, qu’Il entendait tout cela, et une autre de Ses Paroles me revenait aussi: « Ce que vous ferez au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous le ferez » (Mat. 25, 40)

Alors dans un élan surhumain j’ai osé m’exprimer avec l’espoir de les sauver : « Vous avez de la chance de n’avoir pas eu un enfant homosexuel, ou divorcé. Nous n’avons pas le droit de juger qui que ce soit, seul Dieu a ce droit et même Lui ne le prend pas ! Je crois qu’il faut L’avoir rencontré et bénéficié personnellement de Sa Miséricorde pour pouvoir comprendre… et même là, on ne peut même pas La mesurer tant Elle est grande et infinie ! » Mais c’est tout ce que j’ai pu dire car ma voix à ce moment, s’est brisée et j’ai pu constater que personne ne m’écoutait, j’avais parlé dans le vide… J’étais la voix qui criait dans le désert… (Mc.1)

Alors je me suis refermée ! Instinctivement, comme dans un instinct de conservation, comme une huitre en danger, je me suis refermée, mon cœur brûlant d’une autre Parole dont soudain il se souvenait : Ne donnez pas les choses saintes aux chiens, et ne jetez pas vos perles devant les pourceaux, de peur qu’ils ne les foulent aux pieds, ne se retournent et ne vous déchirent. (Mt.7) Et en silence j’ai fais cette prière : J’ai honte pour Toi Seigneur, je pleure dans mon cœur pour Toi Seigneur ! Toi qui as donné Ta vie pour nous, Te voilà de nouveau flagellé, crucifié ! Et quand le bruit des voix s’est dispersé enfin, je me suis souvenue de ce que notre Seigneur m’avait conseillée : « tu dois vaincre en aimant et en oubliant le mal qui est fait ! » Alors j’ai offert mon chapelet pour le salut de l’âme de chacune des personnes présentes…

Chers frères et sœurs, chers pèlerins,

En racontant cet autre ‘épisode’ de ma vie ce matin, de ma vie en Eglise, j’avoue être encore très secouée, et peu fière d’appartenir à cette communauté… Et l’envie de fuir me reprend…

Et je me tourne de nouveau vers Toi Seigneur… consoles moi… parles moi… réconfortes moi… car je n’en ai plus la force de me battre, je n’ai plus la force de rester en cette Eglise… Viens à mon secours… je me noie encore une fois …

Alors Le Seigneur de nouveau a parlé à mon cœur. Il m’a demandée d’ouvrir de nouveau La Sainte Bible et je suis tombée sur ces Paroles du Sage en ‘Siracide 28’ :

Si tu gardes de la colère contre quelqu’un, comment peux-tu demander au Seigneur la guérison? Rappelle-toi l’alliance du Très-Haut et oublie le mal qu’on te fait. Reste loin des disputes, et tu commettras moins de fautes. Les mauvaises langues ont bouleversé beaucoup de gens. Elles les ont chassés d’un pays à l’autre, elles ont détruit des villes bien protégées et renversé les familles des notables. Les mauvaises langues ont fait renvoyer des femmes courageuses, elles leur ont arraché ce qu’elles avaient gagné. La personne qui écoute les mauvaises langues ne peut plus être tranquille, elle ne peut plus vivre en paix. Mais les mauvaises langues ne peuvent rien contre les gens fidèles au Seigneur, ils ne sont pas brûlés à leurs flammes…

Et mon âme a retrouvé sa paix.

Sur le champ, Vos Paroles ont fait l’effet qu’Elles devaient ô Père ! Et mon âme s’est remplie de reconnaissance envers Vous – Dieu d’amour et de tendresse – Dieu de Miséricorde qui n’abandonne point ceux qui croient en Vous… Et mon âme continuera à s’abandonner à Vous, à croire en Vos Paroles qui ne passeront jamais alors que le ciel et la terre passeront (Lc.21). Et mon âme continuera à s’épuiser à Les désirer, et mon cœur et ma chair à crier vers Vous Le Dieu vivant ! Et mon âme continuera à croire que chacun sera jugé selon ce qu’il a fait ! (Ap.20)

Hier dans Votre grande Bonté, Vous avez voulu que de nouveau, au nom de Jésus, Les Saintes Ecritures soient accomplies ! Et ce fut ma petite âme qui fut choisie. Et de nouveau elle Vous a dit OUI. Devant ses ennemis, sa foi n’a pas flanchée, elle est demeurée ferme et solide dans La Parole d’espérance (Col.1 :23), que Votre Fils lui a jadis accordée : « Viens me rejoindre dans l’hostie » !

Père, ce jour là, Vous aviez déjà dressé pour moi la table du repas et voyez comme ma coupe déborde déjà !  Qu’ais-je besoin d’attendre le verdict de L’Eglise quand je sais que c’est Votre grâce et le bonheur de Vous connaitre, qui m’accompagnent tous les jours de ma vie ? (Ps.22) Qu’ais-je à rechercher L’Eglise et sa communauté quand j’ai enfin trouvé La Maison où désormais j’habiterai pour la durée de mes jours : dans Le Cœur Miséricordieux de Jésus, pour admirer Ta beauté et m’attacher à Ton temple. (Ps.26) C’est de là, de cette hostie là et de là seul, que je pourrai aimer en esprit et en vérité (Jn.4) ceux que Vous me demandez d’aimer, surtout celle qui me tant pleurer. De là et de là seul, loin de tous, je pourrai oublier le mal qui m’est fait ! (Si.28)

Père Eternel, à chaque fois que me viendra l’envie de me plaindre que je suis seule pour prier, je n’aurai qu’à me réfugier en cette Maison et le tour sera joué : L’Ennemi déjoué !

Et Le Père répondit :

Mon enfant, sois sans crainte, Je connais ta faiblesse. Je connais aussi ton désir de M’être fidèle dans l’épreuve. Ma grâce te soutiendra toujours. Je serai toujours à tes côtés, même si tu ne Me vois pas ou ne Me sens pas. Je serai toujours là. C’est l’Amour que J’ai pour toi qui te soutiendra.**

Merci Abba, Papa !

Et toi petite sœur, que dis-tu ?

Je vois que tout est vanité et affliction d’esprit sous le soleil… Que l’unique bien, c’est d’aimer Dieu de tout son cœur et d’être ici bas pauvre d’esprit… **

Tout à fait, merci petite soeur. Aimer Dieu en demeurant avec Jésus en l’hostie que L’Eglise me refuse ! Aimer Dieu en acceptant l’interdit qui est devenu ma source de salut ! Aimer Dieu en voyant en mon ennemi, un futur ami. Et tu parles du pauvre d’esprit petite soeur ? Merci de ton coup d’pouce !

Amen +

moi

pour la gloire de Dieu et le salut de L’Homme

** Pensée du jour de Thérèse de L’Enfant Jésus et de la Sainte Face

**Pensée du jour de La Fondation des Choisis de Jésus
extraite du livre Pour le bonheur des Miens, Mes choisis – Jésus, de Léandre Lachance

FCDJ

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