« Viens siéger au milieu de nous et expose-nous ta pensée, car Dieu t’a donné le privilège des anciens. » †(Daniel 13:50)
Le jeudi de la 15e semaine du temps ordinaire
Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 11,28-30
En ce temps-là, Jésus prit la parole et dit : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. »
Seigneur donne moi un coeur qui écoute et qui comprend.
Hier soir, comme à l’accoutumée, avant de me coucher, je suis rendue à la chapelle pour une petite adoration en présence de notre Seigneur. C’est un moment privilégié que j’aime beaucoup. Il me parle, je Lui parle, nous nous aimons…
Toutefois, je dois avouer qu’hier soir j’étais fatiguée, je n’étais pas motivée, j’ai même failli ne pas entrer à la chapelle. Mon coeur était lourd d’une tristesse inconnue, inexplicable, que j’avais portée toute la journée. Le matin même en écoutant un très beau chant à Marie, mes larmes avaient coulé sans retenu ni effort de ma part.
Pourtant tout va bien dans ma vie, je n’ai pas à me plaindre, j’aime et je suis aimée… Maurice mon merveilleux époux me dit toujours quand il me voit ainsi, tranquille dans mon coin, les yeux un peu rougis, que je suis entrain de porter les fardeaux du monde sur mes épaules.
Je n’ai jamais voulu lui donner raison, mais après réflexion, ce matin je me dis qu’il pourrait ne pas avoir tort. Parce qu’hier soir, quand après avoir confié mon état d’âme au Seigneur, j’ai vérifié mes messages, l’un d’eux était d’une amie qui me faisait part de sa grande tristesse après une dure journée passée au chevet de sa soeur très malade et qui avait du subir une grave intervention chirurgicale dans l’après-midi. Mon amie me confiait combien elle avait beaucoup pleuré en rentrant chez elle après l’intervention…
Là n’était pas un hasard ! Sans le savoir, je pense que c’était la peine de mon amie que j’avais portée, que c’était son fardeau que j’étais venue déposer à Jésus hier soir, et pas le mien puisque je n’avais rien à deposer ! Et ce sont les Paroles que Jésus avait employées à mon égard pour me consoler qui m’ont finalement servies pour consoler mon amie.
Ce n’est pas la première fois que cela m’arrive de porter ainsi un chagrin qui n’est pas le mien. Mon âme semble être hyper sensible à la souffrance des autres. C’est un lourd fardeau que je porte, un mystère que je ne peux expliquer, surtout que, travaillant au ministère de La Miséricorde, j’essaie de rayonner de la joie de Jésus. « Que celui qui pratique la miséricorde le fasse avec joie »* exhortait saint Paul aux Romains de son époque. C’est sans doute pour cette raison qu’hier, Jésus ne m’a pas reproché ma tristesse. Lui qui connait mes efforts pour Le plaire m’a simplement répondu : « Regarde vers Moi petit coeur. » Puis Il m’a rappellé ce conseil de saint Paul aux Colossiens, selon L’Esprit Saint :
« Si donc vous êtes ressuscités avec Christ, cherchez les choses d’en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu. Affectionnez-vous aux choses d’en haut, et non à celles qui sont sur la terre. Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu. Quand Christ, votre vie, paraîtra, alors vous paraîtrez aussi avec lui dans la gloire. » (Colossiens 3:1-4)
N’est ce pas Seigneur ?
Et Jésus répondit :
Je dirai même plus : « Si quelqu’un possède les biens de ce monde, voit son frère dans le besoin et se ferme à la compassion, comment l’amour de Dieu demeurerait-il en lui ? » (1Jean 3:17)
C’est cela « la communion des saints » petit coeur, rien de plus rien de moins. Il n’y a là aucun mystère. Réjouis-toi donc en disant : « C’est par la grâce de Dieu que je suis ce que je suis. » (1Corinthiens 15:10) … Le Père a besoin de ta tristesse inexpliquée.
A présent va ! Va expliquer à tes soeurs et tes frères, ce mystère qui n’en est plus. Amen Alléluia†
♥Je cours Seigneur, je vole, pour la gloire de Dieu et le salut des Hommes♥
Âmes sensibles, et je sais que vous êtes nombreuses, sachez qu’il ne nous suffit pas d’aller vers notre Seigneur comme Il nous le demande aujourd’hui en Son Évangile. Il faut aussi ne jamais Le perdre de vue, ne jamais Le quitter des yeux pour ne pas entrer en tentation de nous laisser aller à la déprime. Notre monde est malade. Jésus est Celui qui nous assure la paix et la joie dans toutes nos oeuvres pour ce monde, et nos épreuves dans ce monde. Il agit même pour nous. C’est Lui Le Sauveur du monde. Il est notre Source. Du début à la fin ce sont Ses Paroles qui nous abreuvent. Dire Son nom, faire mémoire de Lui, rappeller Ses Paroles, les proclamer, là est le désir de nos âmes. Même la nuit, elles Le désirent, et notre esprit, au fond de nous, Le guette dès l’aurore.* C’est pourquoi nous trouverons toujours les mots pour réconforter et porter les âmes souffrantes. Jésus Lui-même nous les donnera au moment voulu, parce que ce n’est pas la peine des autres que nous ressentons, mais La Sienne. Chaque tristesse inexpliquée est un Appel de Sa part à venir à Lui sans poser de question, afin qu’Il nous confie ce qu’Il veut Lui-même convier. Âmes sensibles, ne refoulons pas nos larmes mais laissons les couler, accueillons chacune d’elle pour ce qu’elle est : un bienfait à partager, une occasion d’aller vers notre Bon Berger.
« Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug… »
Âmes sensibles, comme dit un frère pasteur de l’île soeur dans une de ses réflexions qui étrangement me parvient ce matin : ‘Jésus veut un coeur brisé et non un coeur blessé.’ *
Comme il a raison et comme sa réflexion tombe à pic.
Hier mon coeur était brisé parce que Celui de mon Bien-Aimé du Ciel vers qui mon âme tend, aspirée par le Souffle de L’Esprit qui nous uni, l’était aussi. Si je n’étais pas allée à Lui pour le Lui dire, mieux encore : s’Il ne m’avait pas Lui-même attirée, comment aurais-je pu élucider un mystère qui je dois avouer me devenait lourd à porter parce que je n’en avais pas encore compris tout le sens.
Cher frère de l’île soeur, que ta prière me parvienne aujourd’hui n’est pas le fruit du simple hasard, mais un Fruit du Saint Esprit. C’est donc avec grande émotion et reconnaissance que je la partage ici en ce Puidamour – elle est mon Miracle pour aujourd’hui :
« Seigneur, brise tout ce qui n’est pas de Toi dans ma vie. Brise le vase que je suis, s’il n’est pas apte à transporter le parfum qui Te plaît vraiment. »
Amen † Merci Jésus.
†du Livre des Saintes Ecritures
*Romains 12*Isaïe 26*
*Bruno Picard – Un Miracle pour aujourd’hui