mes yeux t’ont vu, je Te laisse faire !

Le Seigneur DIEU m’enseigne ce que je dois dire pour encourager celui qui n’a plus de force. Chaque matin, il me réveille pour que j’écoute comme un bon disciple. Le Seigneur DIEU m’ouvre l’oreille, et je ne résiste pas, je ne recule pas… (Esaie 50:3-5)

SAINTES LECTURES DU JOUR

Livre de Job 42,1-3.5-6.12-17.

Job s’adressa au Seigneur et dit : « Je sais que tu peux tout et que nul projet pour toi n’est impossible. “Quel est celui qui déforme tes plans sans rien y connaître ?” De fait, j’ai parlé, sans les comprendre, de merveilles hors de ma portée, dont je ne savais rien. C’est par ouï-dire que je te connaissais, mais maintenant mes yeux t’ont vu. C’est pourquoi je me rétracte et me repens sur la poussière et sur la cendre. » Le Seigneur bénit la nouvelle situation de Job plus encore que l’ancienne. Job posséda quatorze mille moutons et six mille chameaux, mille paires de bœufs et mille ânesses. Il eut encore sept fils et trois filles. Il nomma la première Colombe, la deuxième Fleur-de-Laurier, et la troisième Ombre-du-regard. On ne trouvait pas dans tout le pays de femmes aussi belles que les filles de Job. Leur père leur donna une part d’héritage avec leurs frères. Après cela, Job vécut encore cent quarante ans, et il vit ses fils et les fils de ses fils : quatre générations. Et Job mourut âgé, rassasié de jours.

Psaume 119(118),66.71.75.91.125.130.

Apprends-moi à bien saisir, à bien juger : je me fie à tes volontés. C’est pour mon bien que j’ai souffert, ainsi, ai-je appris tes commandements. Seigneur, je le sais, tes décisions sont justes ;
tu es fidèle quand tu m’éprouves. Jusqu’à ce jour, le monde tient par tes décisions : toute chose est ta servante. Je suis ton serviteur, éclaire-moi : je connaîtrai tes exigences. Déchiffrer ta parole illumine et les simples comprennent.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 10,17-24.

En ce temps-là, les soixante-douze disciples que Jésus avait envoyés revinrent tout joyeux, en disant : « Seigneur, même les démons nous sont soumis en ton nom. » Jésus leur dit : « Je regardais Satan tomber du ciel comme l’éclair. Voici que je vous ai donné le pouvoir d’écraser serpents et scorpions, et sur toute la puissance de l’Ennemi : absolument rien ne pourra vous nuire.
Toutefois, ne vous réjouissez pas parce que les esprits vous sont soumis ; mais réjouissez-vous parce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux. » À l’heure même, Jésus exulta de joie sous l’action de l’Esprit Saint, et il dit : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance. Tout m’a été remis par mon Père. Personne ne connaît qui est le Fils, sinon le Père ; et personne ne connaît qui est le Père, sinon le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler. » Puis il se tourna vers ses disciples et leur dit en particulier : « Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez ! Car, je vous le déclare : beaucoup de prophètes et de rois ont voulu voir ce que vous-mêmes voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu. »

RÉFLEXION
Que se passe-t-il dans le cœur de l’âme qui a vu Dieu en Jésus de Nazareth, Christ des Hommes ? 


« mes yeux t’ont vu »

Il y a, dans la première Lecture, une déclaration de Job adressée au Seigneur, et qui, quand je l’ai entendue pour la première fois, a profondément touchée mon cœur, remuée mon âme, la conduisant toujours à la réfléxion : « C’est par ouï-dire que je te connaissais, mais maintenant mes yeux t’ont vu. C’est pourquoi je me rétracte et me repens sur la poussière et sur la cendre. »

Aujourd’hui encore, je l’entends et elle me chavire, car elle est vérité, une vérité qui m’a permise hier de pardonner à ceux qui m’avaient offensés, aujourd’hui encore à ceux qui m’offensent.

Mes chers enfants, pardonner n’est pas facile, surtout quand on souffre encore du mal qui nous a été fait. Or c’est un conseil de Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ, qui ne veut que notre bien. Souvenons-nous quand Pierre s’est approché de Jésus pour lui demander : “Seigneur, lorsque mon frère commettra des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner Jusqu’à sept fois?”  Jésus lui répondit: “Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois » (Matthieu 18, 21-22), c’est à dire : infiniment et toujours, mes chers enfants, infiniment et toujours ! Et si nous avons compris ce que Job avait compris, c’est à dire que : quand on a rencontré Dieu, quand on L’a vu comme les premiers disciples l’ont vu en Jésus-Christ, ou mieux encore : quand Dieu S’est penché sur notre misère, nous a gracié et déclaré Son amour de toujours et pour toujours, on ne veut plus Le déplaire…

Il y a une autre déclaration, toujours dans Les Saintes Écritures, qui invite ainsi à pardonner, et devant laquelle mon âme fond quand elle l’entend ! C’est celle de notre Seigneur Jésus-Christ Lui-même, quand sur La Croix, Il a pardonné à Ses bourreaux: « Père pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Luc 23:34)

Mes enfants, je n’ai qu’à regarder un Crucifix et je tourne la page – je pardonne ! Car je sais que quand on a rencontré Dieu mourant sur une Croix, quand on L’a vu Se donnant entièrement en sacrifice pour sauver des gens qu’Il ne connaissait même pas, quand on L’a vu Lui-même Se déranger, quitter Son Trône pour S’incarner non pour juger mais pour pardonner,  on ne veut offenser qui que ce soit de son plein gré car on sait alors qu’on offenserait Dieu Le Premier ! Mais s’il arrive qu’on l’a fait, car il ne faut pas oublier qui nous sommes en vérité, croyez que c’est par pure innocence ! Alors, je me rétracte et me repens sur la poussière et sur la cendre.

Si Toi Tu as pu pardonner Seigneur, je le peux aussi, car je T’aime et je le fais pour Toi. Merci de m’avoir fait grâce de comprendre cela, moi qui suis qu’une pauvre pêcheresse, qu’une petite ignorante, « remplie de pensées terrestres » !  Et pourtant, Toi Jésus, Tu m’appelles « Mon Coeur » ! Tu m’aimes par-delà mes sautes d’humeur, mes colères. Tu m’as même réservée une place dans le royaume de Ton Père !  Et pour m’ouvrir ce royaume, Tu as pris sur Tes épaules tous mes péchés – Tu as accepté de mourir alors que Tu es Le Vivant ! *

Comment Te remercier Seigneur Jésus, de continuer à m’aimer malgré tout ! Sans doute parce que Toi aussi, Tu ne me connaissais que par ouï-dire,  mais maintenant que Tu m’as vu, Tu sais qui je suis et pourquoi je réagis ainsi, Tu sais que, comme le disait saint Paul :  « je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas. Et si je fais ce que je ne veux pas, ce n’est plus moi qui le fais, c’est le péché qui habite en moi. » ( Romains 7) C’est pourquoi Tu condamnes le péché et point le pécheur ! C’est pourquoi je T’imiterai toujours. Merci Jésus de T’être fait visible par Ton Enseignement, et présent dès que je le met en pratique.

Merci de m’aimer pour ce que je suis ! Tu me comprends mieux que personne. Je n’ai qu’à me présenter devant Toi, surtout quand il m’est difficile de tourner la page, et Tu la tournes pour moi. Tu es Seigneur, Le Prince de La Paix. C’est toujours à Toi que je reviendrai. À la chapelle où je T’ai placé, que je m’enfermerai, pour être seul avec Toi et T’entendre me redire :

« La chair murmurera; mais elle sera contenue par la ferveur de l’esprit. L’antique serpent te sollicitera, t’exercera; mais tu le mettras en fuite par la prière. Oui Mon Coeur, Je ne veux pas que tu cherches une paix sans tentations à vaincre, ni contrariétés à souffrir. Crois au contraire avoir trouvé la paix lorsque tu seras exercée par beaucoup de tribulations et éprouvée par beaucoup de traverses. Si tu dis que tu ne peux supporter tant de souffrances, comment supporteras-tu le feu du purgatoire ? De deux maux il faut choisir le moindre; afin donc d’éviter des supplices éternels, efforce-toi d’endurer pour Dieu, avec patience, les maux présents. »*

Merci Jésus pour Ta bienveillance et Ta miséricorde. À la question : Que se passe-t-il dans le cœur de l’âme qui a vu Dieu en Jésus de Nazareth, Christ des Hommes ? Je répondrai : Elle le laisse désormais faire ! Car elle a compris que c’est Lui qui agit ! (Isaie 38:15) Merci Saint-Esprit. 

*selon la pensée de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la sainte face.* selon Le Livre de L’Imitation de Jésus-Christ