» Fils d’homme, je fais de toi un guetteur… Lorsque tu entendras une parole de ma bouche, tu les avertiras de ma part. »
Ezéchiel 3:17
Qu’il est bon de Te rendre grâce Seigneur, de chanter pour ton nom, Dieu Très-Haut, d’annoncer dès le matin ton amour, ta fidélité, au long des nuits. Parle Seigneur ! Ton serviteur écoute.
Jérémie 18,18-20.
Mes ennemis ont dit : « Allons, montons un complot contre Jérémie. La loi ne va pas disparaître par manque de prêtre, ni le conseil, par manque de sage, ni la parole, par manque de prophète. Allons, attaquons-le par notre langue, ne faisons pas attention à toutes ses paroles. » Mais toi, Seigneur, fais attention à moi, écoute ce que disent mes adversaires. Comment peut-on rendre le mal pour le bien ? Ils ont creusé une fosse pour me perdre. Souviens-toi que je me suis tenu en ta présence pour te parler en leur faveur, pour détourner d’eux ta colère.
"Comment peut-on
rendre le mal
pour le bien ?"
Le grand prophète Jérémie ne semble pas trouver réponse à sa question. Car, alors que son désir était de faire du bien à son peuple en lui transmettant les Messages qu’il recevaient de Dieu, et en intercédant et suppliant en leur faveur afin Dieu détourne d’eux Sa colère, voici qu’il récolte de leur part : insultes, moqueries, calomnies !
« Seigneur qu’ais-je fais pour mériter un tel traitement? » semble dire le fond de la pensée de ce dévoué serviteur de Dieu, alors qu’il se tourne vers Lui pour épancher son coeur blessé.
Rien de nouveau sous le soleil du bon Dieu, n’est ce pas ? L’histoire se répète. Qui n’a pas vécu une situation similaire ne serait-ce qu’une seule fois dans sa vie ?
Comment réagir face à ces gens qui se font eux-mêmes ennemis de Dieu en se faisant ennemis de Ses Messagers ? Car qui touche à Son messager qui ne fait que son devoir, touche à la prunelle de Son oeil ! Il l’a dit Lui-même (Zc.2:12)
Comment réagir devant ces personnes ? Pour le savoir, tournons-nous vers cet homme de Dieu jusqu’au don de son sang. Voici sa pensée après qu’un ennemi était venu pour l’arrêter lui et ses frères moines un soir de Noël : « ces gens-là, ce type-là » avec qui j’ai eu ce dialogue tellement tendu, quelle prière je peux faire pour lui ? Je ne peux demander au Bon Dieu : tue-le. Mais je peux demander : désarme-le. Après je me suis dit : ai-je le droit de demander : désarme-le, si je ne commence pas par demander : désarme-moi et désarme-nous en communauté. »*
Ces paroles mes biens chers frères et soeurs, sont bien plus qu’une réflexion, bien plus qu’un simple héritage, bien plus qu’une priere confiée, « tout simplement », par un prieur de monastère avant de tomber entre les mains de ses bourreaux qui ont tôt fait de le décapiter. Ces paroles sont un choix de vie à adopter.
L’homme de Dieu qui les a écrites était le prieur d’une communauté de moines. Il avait la responsabilité de défendre ses frères. Il était, comme il l’avait écrit : « le gardien de mes frères ». Mais il a aussi vu en celui qui venait pour les arrêter, un autre frère, différent certes, à cause de l’arme qu’il pointait sur eux, mais néanmoins un enfant de Dieu dont il s’est senti tout de suite responsable : « j’étais le gardien de ce frère qui était là en face de moi et qui devait pouvoir découvrir en lui autre chose que ce qu’il était devenu » !
Jusqu’à ce fameux soir de Noël, ces moines vivaient en paix avec le peuple. Ils leur faisaient beaucoup de bien: ils éduquaient leurs enfants, soignaient leurs malades, partageaient leurs joies de même que leurs peines. Ils étaient la douce Présence de Dieu en un lieu devenu très hostile. La question que s’est posée Jérémie, ils se l’ont posée eux aussi : « Comment peut-on rendre le mal pour le bien ? »
Alors Jésus leur a apparu dans toute Sa Lumière, et Ses Paroles ont été plus fortes ! Et ils ont fait le choix du don de leur sang plutôt que le reniement de leur choix de vie!
« Prendre un tablier comme Jésus, cela peut être aussi grave et solennel que le don de la vie … et vice versa, donner sa vie peut être aussi simple que de prendre un tablier»*
Seigneur, nous venons devant Toi ce matin, dos courbés, parce que nous reconnaissons nos faiblesses et désirons ardemment Ton pardon. C’est vrai qu’il nous arrive d’en avoir marre de devoir toujours courber l’échine devant ces personnes qui se font nos adversaires, pour sauvegarder la paix, garder l’unité. C’est vrai que bien souvent devant leurs manières de faire, la moutarde nous monte au nez, et nous voulons riposter, nous voulons nous défendre; et nous oublions alors que nous avons en Le Saint Esprit, Le Défenseur par excellence – Celui que Tu nous as envoyé afin que nous ne soyons jamais seuls, jamais perdus et sans armes devant l’Ennemi, et qui ferait le travail bien mieux que nous. Nous oublions trop souvent que ce combat n’est pas le nôtre Seigneur. Pardon pour toutes les fois où nous avons voulu juger et condamner notre prochain, nous posant nous-mêmes en juges alors que nous aussi serons jugés. Aide-nous Seigneur à faire nôtre cette prière laissée en héritage par ce moine dévoué qui aujourd’hui a pris sa place privilégiée à tes côtés au Paradis de la Paix et de la Joie. Aide nous à incarner cette prière à chaque fois que l’occasion nous sera donnée. Merci Jésus. Nous te le demandons de tout notre coeur, car nous avons en Toi cette assurance que, si nous demandons quelque chose selon La volonté du Père, Il nous écoute.* Dans le même Souffle, nous confions à Ta miséricorde infinie tous ceux et celles qui nous ont persécutés et qui nous persécuterons. Prends soin d’eux comme Tu prends soin de nous. Merci Seigneur. Amen +
Et Le Seigneur répondit :
Puisque vous êtes revenus à Moi de tout votre coeur, Je prierai Le Père afin que vous cessiez de fonder votre foi sur la soi disant sagesse des hommes qui est de rendre le mal pour le mal, et que vous ne comptiez désormais que sur la puissance d’amour de votre Père pour vous défendre et vous venir en aide. Quant à ceux qui vous ont blessés, puisque vous avez reconnus en eux des âmes à sauver des griffes de l’Ennemi, soyez certains que Je vais les guérir et leur révéler une ordonnance de paix et de fidélité, selon la Volonté du Père jadis révélée à ce même prophète Jérémie qui s’est fait aujourd’hui encore votre Ami dans le Ciel ! A présent allez vous reposer car vous avez bien travaillé. Sachez que Papa vous renouvelle par son Amour; et qu’Il danse pour vous avec des cris de joie. Amen Alléluia +
Amen Alléluia Merci Seigneur Jésus + C’est comme si aujourd’hui nous fêtons La Pâques alors que le temps de Carême vient à peine de commencer !
Et Jésus répondit :
Mes amis, n’oubliez pas que votre objectif n’est pas ce qui se voit, mais ce qui ne se voit pas. Allez et descendez vite des branches de ces arbres où vous vous cachés par crainte d’être punis, par crainte d’être blessés. Aujourd’hui même il me faut demeurer chez vous. Amen +
*Christian de Chergé, moine du Monastère de Thibirine en Algérie(1997)
*1Jn,5,14 *1Co,2,5 *Jr,33,6*So,3,17*2Co,4,18
*Lc,19,5