Royale rencontre

 » Fils d’homme, je fais de toi un guetteur… Lorsque tu entendras une parole de ma bouche, tu les avertiras de ma part. »

Ezéchiel 3:17


Parle Seigneur ! Ton serviteur écoute.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 10, 13-16

En ce temps-là, des gens présentaient à Jésus des enfants pour qu’il pose la main sur eux ; mais les disciples les écartèrent vivement. Voyant cela, Jésus se fâcha et leur dit : «Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas, car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent. Amen, je vous le dis : celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu à la manière d’un enfant n’y entrera pas. » Il les embrassait et les bénissait en leur imposant les mains.


"Laissez les enfants 
venir à moi,"

Qui sont ces « enfants » dont Jésus parle ? J’ai toujours pensé qu’ils étaient des enfants dans le vrai sens du terme, c’est à dire pas des vieux, ni des adultes, ni des adolescents. Mais hier soir, pendant la prière, Il m’a donné d’en rencontrer un !

Alors que nous venions tous de communier à La Parole, une femme est entrée à la chapelle – une alcoolique – frêle et amochée – sa figure était remplie de cicatrices. Elle a demandé la permission de s’asseoir et Maurice lui a offert la communion. Soudain, inspirée par l’Esprit Saint, je l’ai fixé du regard tendre de Jésus, et je lui ai dis : « ma soeur, Dieu t’a pardonné tous tes péchés, va en paix. » Profondément remuée, elle s’est mise à sangloter en demandant pardon et en balbutiant d’une langue très lourde : « ayez pitié de moi mon Dieu. » Alors je lui ai imposé les mains et ensemble nous avons prié. Comme elle demeurait inconsolable, je l’ai prise dans mes bras. Rassurée, et entre deux sanglots, elle m’a raconté sa misérable vie : son mari la rue de coups, ses 7 enfants l’ont abandonnée, elle ne travaille pas, et erre les rues nuit et jour. Histoire de lui redonner courage et confiance, je lui ai fait promettre de faire un effort pour cesser de boire, de se trouver un travail, de prendre sa vie en main, et surtout de revenir chaque jour à cette petite grotte dédiée à la Vierge Marie du Grand Pouvoir qu’elle semblait déjà bien connaître. 

C’est drôle, mais du moment où l’Esprit Saint avait prononcé les Paroles de pardon, et durant tout le temps qu’a duré notre rencontre, je n’ai pas eu l’impression d’écouter ni de parler à une adulte ! C’était une enfant qui était devant moi, et que j’ai tenu dans mes bras – une petite fille craintive et perdue qui ne savait pas où aller ni que faire, qui buvait pour oublier, et qui était venue se réfugier là où les grandes personnes se rencontrent, dans l’espoir de tomber sur une charitable qui l’écouterait. Et Le Bon Dieu a voulu que ce soir ce soit moi. Ce matin je prie afin qu’elle en rencontre d’autres jusqu’à ce que son mal la quitte.

La petite fille du Bon Dieu est restée encore un moment blottie dans mes bras, puis elle m’a fait une étrange requête : « s’il vous plaît madame, priez pour mon amie qui est partie et je n’avais qu’elle dans la vie ». Sa requête m’a profondément émue parce que dans son malheur, elle avait eu une pensée pour son prochain. Alors, dans le secret de mon coeur, tandis que Sa petite fille doucement  se calmait, j’ai parlé à Papa : « Père, dans Ton jugement, je Te supplie de ne voir rien d’autre que cette prière désintéressée de Ton enfant, et fais pour elle des merveilles. »

Avant qu’elle ne s’en aille, j’ai ressentie dans mon coeur qu’il fallait que je lui donne quelque chose, un objet qui la ferai se souvenir de ce moment; alors je lui ai offert mon chapelet tout en lui recommandant de le serrer bien fort dans sa main quand elle se retrouverait en danger. Elle m’a remercié plusieurs fois, avant de disparaître dans la nuit.

Quand la vie nous ébranle, et la méchanceté nous accable, nous redevenons ce que nous sommes aux yeux du Père : Ses petits enfants. Ce sont ceux-là qui retiennent Son attention. Car …

« Dieu est proche des coeurs brisés ! Leurs chemins sont toujours à découvert devant Lui. Ils n’échappent jamais à Ses regards. Dieu donne à leurs yeux d’enfant de voir en tout geste de charité, la grandeur de Sa gloire; et à leurs oreilles d’entendre la majesté de Sa voix en chaque Parole prononcée, inspirée de Son Saint Esprit. A chacun, Il donne Ses commandements au sujet du prochain. » (*)

Papa, « comme la tendresse du père pour ses fils, Tu accordes Ta tendresse pour qui Te cherche ! Tu sais de quoi nous sommes pétris, Tu te souviens que nous sommes poussière. Nos jours sont comme l’herbe; comme la fleur des champs, il fleurit : dès que souffle le vent, il n’est plus,  même la place où il était l’ignore. Mais Ton amour Père, pour ceux qui Te craignent, est de toujours à toujours, et Ta justice pour les enfants de leurs enfants, pour ceux qui gardent Ton alliance. » (*) Prend pitié de cette pauvre femme, Ta petite fille. Prend soin de son âme – je Te le demande ce matin au saint Nom de Jésus-Christ Ton Bien-Aimé Fils qui m’a tant aidé à Te connaître. Ainsi je puis aujourd’hui m’adresser personnellement à Toi, et en T’appellant Papa, comme le petit enfant. J’ai fais pour elle ce que j’ai pu. Je l’ai aimée Père, l’espace d’un instant, et je l’aimerai encore dans mes prières. Nous l’avons accueillis comme Tu l’aurais fait : bras ouverts. Pour un court moment, elle fut en sécurité. Je sais qu’elle n’oubliera pas – le courant a passé – le chapelet que j’ai noué à son cou ce matin lui rappellera les baisers que Tu lui as donnés. J’ai confiance en Ta Bienveillance Papa, en la Miséricorde de Jésus et la Tendresse de Maman Marie. Amen +

Alors du haut du Ciel, une Voix se fit entendre, et Le Père dit :

« Sois sans crainte. Parce que cette âme a humblement recherché Ma Justice, et comme un enfant M’a demandé pardon pour ses nombreux péchés, Je la visiterai et Je changerai sa destinée. Quant à toi Mon enfant, Je suis heureux de constater que les ténèbres qui rodaient autour de toi, s’en vont, et que la lumière brille déjà et de nouveau. Amen Alléluia + Va ! Et continues à faire ce que tu dois. Nous sommes avec toi. » *

(*) (l’Ecclésiastique 17) (Psaume 103(102) (Sophonie 2)(1 Jean 2)