opération conversion


« Parce qu’il a ouvert les yeux, parce qu’il s’est détourné de ses fautes, il ne mourra pas, il vivra. » Ézéchiel 18

« Près du Seigneur abonde le rachat. C’est lui qui rachètera Israël de toutes ses fautes. » Psaume 130

« Va d’abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande.»  Matthieu 5

« Se faire pauvre avec le pauvre pour l’amener au Christ. »  Devise d’Angela de la Cruz


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Alors que les textes liturgiques de ce jour nous invitent, en pauvres pécheurs, au ‘repentir au pardon et à la réconciliation’, la devise de « la mère des pauvres » et humble servante de Notre Seigneur, Angela de la Cruz, dont la mémoire est fêtée aujourd’hui : « se faire pauvre avec le pauvre pour l’amener au Christ », nous invite à la ‘conversion’, – étape essentielle à ne pas esquiver dans le processus du pardon et de la réconciliation, parce qu’elle se situe entre le moment où le pardon est obtenu et la réconciliation qui se prépare à être vécue pleinement.

Ezéchiel, prophète lui-même converti, en ce texte choisi aujourd’hui, nous invite à nous réconcilier à l’idée que tous les hommes sont de pauvres pécheurs – car même le juste, affirme-t-il, est capable de se détourner de sa justice et choisir de faire le mal en imitant toutes les abominations des méchants !  Ce qui n’est pas peu dire.  La transformation qui s’est opérée en ce prêtre – jadis prêcheur de condamnation, devenu prédicateur de salut – n’est autre qu’une ‘conversion’ totale de sa pensé, obtenue par le moyen de l’irruption de la Grâce de Dieu en son être tout entier.  Ainsi en cet exemple, l’âme repentie, pardonnée et en paix, qui s’est mise en quête de sa réconciliation avec Dieu et de la recherche de sa propre perfection, est encouragée à ne pas esquiver l’étape vitale de sa conversion car en elle dépend son salut en sa pleine réconciliation.  Car sans la conversion, le pardon est nul, la réconciliation éphémère, et la rechute dans le péché, inévitable et assurée.  Alors tout est à recommencer.

Tout comme le repentir, le pardon est une Grâce dont les bienfaits permettent la conversion totale de l’âme.  Ce temps de désert spirituel que nous vivons actuellement en notre carême, où chacun fait le choix de se retrouver plus souvent sous le Regard du Père en passant par le Fils, est l’occasion rêvée par L’Esprit Saint qui les unis, pour opérer en chacun de nous cette particulière et nécessaire opération de conversion, car là est La Volonté même du Créateur : aucune âme ne doit périr, mais toutes doivent savoir qu’elles sont aimées et sauvées !  Car aucune ne peut aimer ni être aimée si elle ne s’est pas convertie à L’Amour.  Ni ne peut-elle être sauvée et sauver d’autres âmes si elle ne s’est pas elle-même en premier, réconciliée à La Miséricorde.

Par le choix que je fais de m’examiner devant Dieu, de me repentir de mes fautes, je provoque la Grâce du pardon : ‘Seigneur, guéris moi car j’ai péché contre mon frère et contre Toi. Je me sens mal dans ma peau, redonnes-moi celle qui était mienne au départ de ma vie.’ Une fois mes yeux ouverts, mon repentir fait et le pardon obtenu, mon âme retrouve sa paix. Alors peut commencer ma totale conversion. Et Dieu, en possession de mon libre consentement, peut mettre à exécution le lent processus de ma totale conversion – longue et difficile, quelque fois même douloureuse, étape – mais ô combien essentielle à vivre pleinement dans la soumission total de tout esprit humain à Celui du Divin, qui permet alors à l’âme de voir clairement le défaut qui a causé sa perte, et de l’accueillir pour ce qu’il est : le moyen de succomber à la tentation. Une fois ce moyen dépisté, alors la Grâce pourra fait irruption de toute Sa Gloire et transformer le défaut en parfaite qualité à servir pour le bien du Royaume. 

D’un grand mal Dieu en fait toujours un grand bien.  Ce moyen de dépistage efficace à la conversion, nous l’avons trouvé, mon époux et moi-même, en Sa Parole qui seule a le pouvoir d’atteindre les profondeurs de l’être, et le remuer jusqu’à l’effondrement, sans lequel l’opération ‘conversion’ ne peut être tentée, voire ne doit être tentée, car l’échec serait fatal. La conversion étant un acte de grande humilité, se convertir, changer pour devenir meilleur, demande de se faire pauvre, de s’effondrer devant Le Créateur – afin que, plus tard, quand la conversion sera faite, l’opération réussie, la transfiguration visible et palpable, je puisse connaitre et vivre pleinement le bonheur de rejoindre l’autre dans sa pauvreté et l’aider lui aussi à connaitre la joie de l’humilité qui ouvre sur un plus grand bonheur : être avec Christ – auprès de qui est l’amour – le seul qui hier m’a aimé par-delà mes offenses ; auprès de qui abonde le rachat – le seul qui aujourd’hui me sauve en me transfigurant !

De ma conversion totale, de ma transfiguration parfaite, dépend non seulement ma propre réconciliation avec le Saint des saints, mais la réconciliation éternelle d’une multitude, la sainteté de pauvres pécheurs !

Comment ne pas désirer m’appauvrir devant Toi Seigneur pour mériter de vivre et d’offrir un tel bonheur ? Comment résister devant ce choix quand Tu l’as déjà pris pour moi au moment même où mon cœur a commencé à battre pour Toi ?  Comme j’aurai désiré n’avoir jamais connu le péché ?  Ta Volonté serait déjà accomplie aujourd’hui Seigneur.  Mais ‘reculer pour mieux sauter’ est ce que ma pauvre âme a choisi de vivre, parce que c’est Toi qui l’a toujours guidée, qui l’aime depuis toujours, qui lui est resté fidèle envers tout et contre tous, parce que c’est de Toi Seigneur d’où vient la 70 fois 7 fois chance qui me permet d’en redonner moi aussi ! Aujourd’hui que je sais tout cela, comment Te résister ? Comment fuir devant la responsabilité de changer, alors qu’elle n’en est plus une, parce que Tu l’as transformée en Vérité, qui n’échappe plus à ma vision, tant elle me foudroie du regard à chaque occasion.  Oui Seigneur, Ta foudre est tombée depuis le jour où Tu T’es penchée sur moi, et aujourd’hui je suis consumée.  Je suis prête à ce que Tu fasses de moi ce que Tu voudras.  Je suis toute à Toi, comme depuis le premier jour de ma communion avec Ton Fils bien aimé, devenu depuis mon Bien-Aimé et celui de Ta Fraternité.

A ce gémissement, le Père a réagit tendrement et me fit dire ceci :

 

« Votre Père qui est aux cieux veut qu’aucun de ces petits ne se perde. »
 
Matthieu. 18,14

 

Oh Seigneur, MERCI.  Comme Tu as l’art de remettre les points sur les ‘i’ de mes interrogations qui ne voyaient toujours pas Ta Vérité qui sautillait à leurs yeux !

En Eglise, je m’en vais donc me faire toute petite, toute humble, toute compassion, toute Toi quoi !  Je m’en vais tour à tour lire, chanter, gémir, garder le silence, prier, pour enfin arriver à écrire ma devise.  Oui Seigneur je m’en vais écrire ma devise, que l’on pourra épingler sur la croix qui représentera mon bref passage sur cette Terre où j’aurai beaucoup souffert à cause de mes erreurs passées, mais beaucoup donné à cause de mon âme tout à fait réconciliée à Ta Volonté ; et je crois bien Seigneur, je crois bien qu’à la fin ma devise rencontrera celle que Tu m’inspires depuis trop longtemps déjà et que j’ai tardé à Te l’écrire : « Se faire pauvre avec le pauvre pour l’amener au Christ. »

Merci Seigneur Jésus, merci Angèle ma sœur en Christ Jésus, merci Père notre Père qui es aux Cieux, que Ton nom soit sanctifié, que Ton règne vienne, que Ta volonté soit faite sur la terre comme au Ciel.  Maintenant que Tu m’as donné mon pain pour ce jour et que coule en mon âme l’Eau vive qui transfigure, pardonne mon aveuglément, comme je pardonne à celui qui l’a causé, et ne me soumet plus à la tentation de vouloir recommencer mais délivre moi de ce mal.   Car c’est à Toi Père, qu’appartiennent le règne la puissance et la gloire pour les siècles et des siècles. Amen.

Ah ! Je sens bien que l’offense est maintenant réparée.  La transfiguration peut commencer.

Pour nous accompagner aujourd’hui en notre désert : la pensée d’une petite soeur :


«Je ne méprise pas les pensées profondes qui nourrissent l’âme et l’unissent à Dieu, mais il y a longtemps que j’ai compris qu’il ne faut pas s’appuyer sur elles et faire consister la perfection à recevoir beaucoup de lumières. Les plus belles pensées ne sont rien sans les œuvres « 

STEJ (Extrait de « Œuvres Complètes » aux Ed. du Cerf P 260, § 3)

Et un Message d’Amour du Sauveur dont le cœur est largement blessé par l’offense des âmes  :

«Quand une âme prie pour un pécheur avec l’ardent désir de sa conversion, elle obtient le plus souvent son retour, ne serait-ce qu’au dernier moment.  Et l’offense qu’a reçue mon Cœur est réparée !»

A sœur Josefa, religieuse de l’Oeuvre du Sacré-Cœur, le 11 février 1923  (Extrait de « Un Appel à L’Amour » diffusion Téqui P 274)

Pour nous tous, un rappel de L’Eternel :

«  Je vous le déclare : Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le Royaume des cieux. »

Matthieu 5

Et Son Eternelle Bénédiction :

« Que le Seigneur te bénisse et te garde !
Que le Seigneur fasse rayonner sur toi son visage et t’accorde sa grâce !
Que le Seigneur porte sur toi son regard et te donne la paix ! »

 
(Nombres 6,24-26)

Cher pèlerin, merci de ta visite !


Fraternité Dieu Miséricorde
pro Deo cum misericordia